Virginie Efira : une parole vraie

 Virginie Efira n’arrête pas de tourner. Cet été elle jouera une avocate pénaliste dans un film de Justine Triet après avoir été la réplique de Jean Dujardin…


Après
Caprice en janvier, elle sera à l’affiche du film Le goût des merveilles en novembre. Cet été, fidèle aux comédies romantiques qu’elle aime, Virginie est Violette, une fille volontaire un peu paumée mais attachante qui loue sa famille pour payer ses dettes, à un milliardaire désabusé et seul, Benoît Poelvoorde dans  Une famille à louer de Jean-Pierre Améris (sortie le 19 août).
Entre deux tournages, la comédienne et jeune maman à 38 ans, d’une petite Ali de 2 ans, prend le temps de rencontrer TPLF. Rires francs sous un soleil au zénith.

En avance, je fais un tour dans le quartier. Il fait beau et nous avons rendez-vous dans la cour style patio de l’hôtel Amour. Le jardin est bondé. Encore plus en avance que moi, Virginie s’est assise tranquillement sur les marches en attendant une table. « Ce sera plus agréable dehors si cela ne vous ennuie pas ». Pas de problème. Nous devisons en attendant une place. Je lui fais des compliments sur ces hauts talons bleu lavande qui rehaussent un jean ajusté et un chemisier blanc. Simple, classe avec une touche sexy.  « Je viens d’une émission de télé » me répond-t-elle en confidence. Le ton est donné.

Virginie Efira ne joue que sur scène ou devant la caméra, pas le genre à se la jouer. Un peu comme Violette, l’héroïne d’Une famille à louer, une femme forte malgré ses fragilités.

« Quand on est dans un truc merdique de naissance, dans une situation difficile c’est quelque chose de fort de relever la tête et d'y aller »

Virginie a aimé ce rôle de fille qui a du mal à se sentir à sa place, un peu complexée de son manque de culture et d’éducation. Elle s’est retrouvée dans ce malaise quand jeune, elle débarque à Paris de sa Belgique natale où les codes ne sont pas les mêmes, puis quand elle passe de la télévision au cinéma.

« Je comprends cette façon de se sentir petit, pas trop rassurée là où on se trouve»

Mais la jeune femme se rend vite compte qu’il lui faut faire son chemin et « se foutre de certaines choses ». Jeune comédienne, elle aurait aimé être Ava Gardner, mystérieuse et sexy et puis elle a réalisé qu’elle avait d’autres atouts et a assumé d’être elle-même.

Dotée d’un tempérament de feu, la jeune comédienne met rapidement ses études d’art dramatique entre parenthèses pour se lancer dans la vie. Du coup elle a pu souffrir comme Violette, d’un complexe intellectuel bien qu’elle ait un père universitaire qui lui rabâchait d’être indépendante pour ne pas dépendre d’un homme. 

« Avoir une culture de fond me manque même si j'ai un bagage structuré fait de la curiosité, des rencontres qui m’ont formée. La culture, c'est quelque chose qui m'intéresse fort chez l’autre. Je ne m’interdis pas de reprendre des études bien plus tard, c'est une bonne manière de pas devenir con, d’être avec la jeunesse, d'être vivant. »

On l’imagine à la tête d’une bande de copains. Mauvaise pioche, elle privilégie en amitié, les tête-à-tête afin de mieux connaitre l’autre en profondeur. Loin des coachs en tout genre à la mode, elle leur préfère « des guides dont la pensée vous éclaire, vous poussent à la culture et vous emmènent hors du concret et à une façon de se positionner dans l’existence. »

La comédienne très demandée qui vole de tournage en promotion, fait des « trucs différents pour ne pas être enfermée dans quelque chose ».

Toujours en mouvement, elle aime aussi prendre le temps.

« Quelquefois je suis dans une journée sympa mais où il y a trop de choses, et je sens que je ne suis pas dedans. Une journée parfaite pour moi, qui touche au bonheur c’est avoir le temps, passer de longues soirées, sentir une harmonie, une forme de lenteur. En fait un truc assez simple. »

Virginie est une fille simple qui considère la possibilité de s’interroger sur soi, comme un luxe tout comme celle de pouvoir emmener sa fille sur les tournages et de ne pas avoir à choisir entre carrière et maternité.

La comédienne qui revendique la joie comme un étendard, aime la vie, l’amour et le Côte du Rhône rouge, « je n’aime pas les vins légers,… même si mon rapport à l’alcool est très distancié aujourd’hui », ajoute-t-elle avec humour. Si, messieurs vous désirez la conquérir, ne faites pas l’erreur de montrer trop vite que vous êtes séduit, « j’aime la résistance ». Quand on lui demande ce qu’elle aimerait qu’on dise d’elle, elle répond sans détours :

« Ce qu’on pense, vraiment. Une parole vraie. Quelquefois j’ai l’impression que les gens aimeraient qu’on dise toujours du bien d’eux et ils ont un peu peur de dire ce qu’ils pensent mais on ne peut pas dire « c’est merveilleux » tout le temps. Sinon, c’est chiant. »

Une famille à louer de Jean-Pierre Améris, avec Virginie Efira, Benoît Poelvoorde, François Morel. Sortie le 19 août. 


Par Véronique Guichard

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