Faut-il s'inspirer de la cuisine japonaise?

La chronique d'Ariane Grumbach

On parle beaucoup de la cuisine japonaise. Les bars à sushis fleurissent, plus ou moins authentiques, avec une image de cuisine santé. Le régime Okinawa produisant des centenaires à foison fait des envieux. Alors, faut-il s'inspirer de la cuisine japonaise ? Ariane Grumbach, diététicienne, nous fait quelques suggestions

Il est bien naturel d'évoquer le Japon à propos de l'alimentation. Pas tant pour les bienfaits de la cuisine japonaise dont on cherche régulièrement à nous convaincre. Mais parce les Japonais sont totalement passionnés de nourriture, sans doute largement à l'égal des Français ! Et ils conjuguent cette passion avec le raffinement qu'ils ont en de nombreux domaines.
C'est pourquoi il me semble que la cuisine japonaise pourrait nous inspirer, sans être obligée de consommer algues, tofu et thé vert si vous n'appréciez pas ces aliments. Voici quelques pistes.

- Donner de l'importance à la présentation des mets. Même le plat le plus simple donne lieu au choix d'une jolie vaisselle dont la couleur le mettra en valeur, à une disposition harmonieuse des aliments, afin que le plaisir des yeux précède celui du palais. Rien ne vous empêche d'en faire autant pour des plats bien de chez nous. Mettez la table, ne serait-ce qu'avec des sets de table, sélectionnez avec soin la vaisselle pour créer une harmonie de couleurs et quand votre plat est prêt, disposez-le joliment dans l'assiette. Et prenez le temps de le regarder avant de le déguster : c'est une habitude à prendre qui vous fera apprécier encore plus ce que vous mangez.

- Respecter les saisons. L'attention au rythme des saisons est profondément ancrée dans la culture japonaise, comme le montre leur engouement toujours répété pour la floraison des cerisiers au printemps (qui donne d'ailleurs lieu à la fabrication d'une pâtisserie enrobée d'une feuille de cerisier marinée) ou à l'explosion des érables rouges en automne. Que vous participiez à un repas familial ou que vous déjeuniez dans un grand restaurant, les plats proposés seront composés de mets de saison. La femme japonaise achète des produits frais et a assez peu recours au congélateur. Son inspiration est guidée par les produits du moment , pourquoi ne pas faire de même et enfin abandonner les tomates en hiver ou les pommes en été ? Les fruits et légumes ont leurs saisons mais aussi les viandes, les poissons, le fromage, ... Une occasion de renouveler ses plats sans effort !

- Manger varié : un repas classique japonais est composé de toute une série de petits plats. Cette variété est bien agréable pour les papilles. Quand on en a le temps, ne serait-il pas amusant de préparer ainsi une sorte de dînette avec deux ou trois petites salades, un peu de viande ou de poisson ou quelques cubes d'omelette, et une petite part de légumes ? Au lieu de préparer une salade composée où tout est mélangé, pourquoi ne pas disposer des petits tas de chaque aliment pour puiser dedans et les mélanger deux à deux au fil de vos envies pour mieux en percevoir les saveurs ?

- Manger avec des baguettes. Bien sûr, il ne s'agit pas de recourir à cet instrument pour manger un steak ou une omelette ! Mais de se rendre compte que l'usage des baguettes oblige le plus souvent à avoir préparé, ou à couper, de petites bouchées. Et ces petites bouchées sont une incitation à manger lentement pour mieux savourer l'aliment.

- Emporter son repas préparé à la maison. Le Japon dispose d'un célèbre ustensile dédié à cet usage, le bento, omniprésent dans les rayons alimentaires des grands magasins, des épiceries et dans les gares et il commence à se répandre en France. D'ailleurs, bento ou pas, une étude du cabinet Gira Conseil montre un grand retour de la « gamelle ». Car cette pratique a un triple avantage : on mange ce qu'on aime, c'est souvent plus léger qu'au restaurant et bien plus économique. Pas sûr que vous ayez le courage de préparer un bento chaque matin mais peut-être cela pourrait-il être de temps en temps une manière d'utiliser certains restes du dîner ?

Diplômée d'HEC, Ariane Grumbach a travaillé 20 ans en entreprise puis en cabinet de conseil en management, spécialisée en études clients, en communication et en conduite du changement. Passionnée d'alimentation et ayant le goût de l'accompagnement des personnes, elle est devenue diététicienne et a aujourd'hui son cabinet à Paris. Elle est anti-régime et préconise un comportement alimentaire qui privilégie le plaisir de manger.

Par Ariane Grumbach

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