Duras, Beauvoir, Colette. Trois FILLES et leurs mères

Duras, Beauvoir, Colette, trois monstres sacrés qui ont « en commun d’avoir pris la plume pour se distancier de leur mère ». C’est la thèse de ce livre attachant qui, mettant en scène des biographies romancées, éclaire la relation très particulière de ces trois auteurs avec leur mère. Et plus largement entre mères et filles. 

 

Qu’elle soit de type fusionnel (comme Sido que Colette adorait comme une « déesse-mère »), hyper autoritaire (telle Françoise de Beauvoir) ou ambivalente (Marie Donnadieu), les mères de Colette, Beauvoir et Duras ont en commun d’avoir été des mères majuscules : Sido adorait sa petite Gabri, mais la couvrait de lettres et d’injonctions. Autoritaire, Françoise de Beauvoir exigeait de ses deux filles qu’elles laissent la porte de leur chambre ouverte pour contrôler leurs conversations. Elle les a chaperonnées jusqu’à 18 ans, et lisait leur correspondance avant de la leur donner… Quant à Marie Donnadieu, dont Duras dira qu’elle était tout à la fois « l’amour, l’injustice et l’horreur », elle traitait Marguerite de « petit misère », mais la sommait de dormir avec elle, pour se rassurer.
 

Campées dans le décor d’abord de leur enfance, puis de l’âge adulte (l’Indochine des années 20 pour Duras, la bourgeoisie du début de siècle chez Beauvoir, la Bourgogne pour Colette), l’auteur imagine entre elles une série de fils invisibles qui les relieraient. Et la maîtrise d’écriture de Sophie Carquain fonctionne à merveille, nous entraînant dans cette sorte de « trois en un » fondé sur des faits réels, bien qu’en réalité, imaginaires.

  • Duras, Beauvoir, Colette Trois FILLES et leurs mères
  • Sophie Carquain
  •  Editions Charleston 
  •  304 pages. 18,50 €

 

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