Mal de Pierre, de Mélina Agus et Le canapé rouge, de Michèle Lesbre

La chronique littéraire de Jean Mauduit

Dans le cadre de sa chronique littéraire sur Canal Académie, Jean Mauduit se penche sur deux livres : 'Mal de Pierre'de Melina Agus et 'Le canapé rouge' de Michèle Lesbre. Extraits.

Mal de Pierre de Melina Agus et Le canapé rouge de Michèle Lesbre,, Jean Mauduit décrypte ces deux romans écrits par des femmes.

A propos de Mal de Pierre, de Melina Agus :

Milena Agus, mal de pierre

«Le récit est dominé par une héroïne, une jeune Sarde aux yeux immenses et à la longue chevelure noire. Nous ne connaîtrons pas son nom car le narrateur, sa petite-fille, ne l'appelle jamais que Grand'mère et cette médiation doublée de cet anonymat ne contribue pas peu à l'ambiance de mystère. Notre héroïne habite à Cagliari, cette ville verticale sous le soleil, dont les maisons semblent grimper les unes sur les autres.

C'est une fille âpre, un peu braque, un peu déjantée même —, elle a fait un séjour en hôpital psychiatrique - que tous ses prétendants abandonnent successivement malgré sa beauté, parce qu'elle leur écrit des lettres d'amour enflammées et que cela leur fait peur.»

A propos du Canapé rouge de Michèle Lesbre :

Michèle Lesbre

«C'est extraordinairement prenant à cause de la grâce du style, à cause aussi du mélange parfait entre hier, avant-hier et aujourd'hui, le réel et l'imaginaire. En contre point d'ailleurs, l'auteur fait vivre d'une vie comme ralentie les silhouettes qui au fil des stations, apparaissent et disparaissent —, celles des compagnons de voyage de l'héroïne. Notamment celle d'un homme, Igor, sur qui elle focalise son attention, se plaisant à imaginer une aventure qui n'arrivera pas.

C'est tout simplement envoûtant, écrit dans un style qui fait preuve d'une superbe maîtrise de la langue, avec notamment l'emploi du plus-que-parfait comme temps principal de la narration, celui qui relègue le souvenir tout au fond de l'antériorité, et du coup signe la mort mélancolique du passé.

« Le canapé rouge » est en réalité une magnifique variation sur le temps, le temps perdu qu Proust exaltait, et qui comme chez lui, devient ici la substance même de l'émotion. Il faut retenir le nom de Michèle Lesbre.»

>> Lire aussi

-- Jeanne, par Jacqueline de Romilly
-- Ni d'Eve ni d'Adam, par Amélie Nothomb
-- Ce que je sais de Vera Candida, par Véronqiue Obaldé
-- Millenium, Stieg et moi, par Eva Gabrielsson
-- Au bon roman, par Laurence Cossé

-- Jean Mauduit, journaliste et écrivain

Par Elsa Menanteau

Portrait de admin

Ajouter un commentaire