Roc-aux-Sorciers : Le Lascaux de la sculpture

Le Lascaux de la sculpture enfin accessible ! Le Roc-aux-Sorciers, œ,uvre majeure de la préhistoire, dans une grotte numérique.

Depuis le 21 mars à Angles sur l'Anglin (Vienne), le public peut enfin découvrir, la frise du Roc-aux-Sorciers, sculptée, gravée et peinte il y a 15000 ans. Ce site de l'époque magdalénienne a été découvert en 1950 par deux femmes archéologues. Par souci de conservation il est resté inaccessible. Ce joyau de la préhistoire est considéré comme le « Lascaux de la sculpture ».

Il y a très longtemps, la naissance de l'art...

Fermons les yeux. Imaginons nous il y a 15 000 ans, à peu près... Nous étions alors des Magdaléniens, derniers habitants de l'Europe glacière.
Notre France ressemblait un peu à la Sibérie d'aujourd'hui. Un abri rocheux orienté plein sud, nous a fourni à nous chasseurs-cueilleurs, un microclimat agréable. Il s'appellera plus tard le
« Roc-aux-Sorciers ».

Nous aimions regarder le jeu d'ombres que les rayons du soleil traçaient sur les parois calcaires de notre abri. Là on aurait dit un bison, ici un bouquetin ou un lion. Et puis le visage d'un frère, le corps d'une femme. Un jour, l'un d'entre nous a eu l'idée de perfectionner les formes naturelles de la roche. À l'aide d'outils en pierre, il s'est mis à les transformer en formes durables, puis d'autres après lui l'imitèrent...


15 000 ans plus tard

En 1950, deux femmes, Suzanne de Saint-Mathurin et Dorothy Garrod, première femme titulaire d'une chaire d'archéologie à Cambridge, découvrent une frise sculptée, gravée et peinte, qui s'étend sur une cinquantaine de mètres, préservée grâce à un l'effondrement de l'abri... Une œ,uvre considérée comme une des plus importantes du paléolithique supérieur par les spécialistes.
Seulement voilà, pour conserver ce site, il a fallu interdire au grand public d'admirer ce chef d'œ,uvre d'art premier.
« Que signifient tous ces animaux ? s'interroge Geneviève Pinçon, archéologue au ministère de la Culture. Que veut dire ce profil humain qui semble nous sourire ? Que symbolisent les trois femmes, au sexe sculpté de manière très réaliste, à côté d'un bison couché ? La vie et la mort ? »


L'art numérique au service de l'art premier

Aujourd'hui, la frise principale, de 20 mètres de long, est restituée en 3D grandeur nature. « Elle est au cœ,ur d'une installation virtuelle à la fois onirique et didactique : une 'falaise magique', qui invite chacun à former sa propre idée de l'univers des premiers artistes sculpteurs du monde qui vivaient là il y a 15 000 ans. »

« Maître de son parcours, le public a le loisir d'interpréter selon sa propre sensibilité cette sculpture unique, notre objectif n'était pas de faire un fac-similé. Nous avons voulu faire de la frise un moyen d'interprétation scientifique et y associer les visiteurs », explique Oscar Fuentes, archéologue et directeur du centre d'interprétation de la frise magdalénienne du Roc-aux-Sorciers.

Il conclut : « Par une voie onirique, nous voulons les amener à trouver leur propre interprétation, à leur faire comprendre qu'ils ont aussi leur mot à dire ».



Centre d'interprétation de la frise magdalénienne du Roc-aux-Sorciers
2 route des Certeaux, 86260 Angles-sur-l'Anglin
Renseignements : 05-49-83-37-27 ou numéro Azur : 0 810 699 771

http://www.roc-aux-sorciers.com/



Par Jérôme Lefebvre

Portrait de admin

Ajouter un commentaire