Inassouvies, nos vies

De Fatou Diome, aux éditions Flammarion

'Inassouvies, nos vies' est le troisième roman de Fatou Diome, écrivain d'origine sénégalaise. Avec cette histoire de l'amitié entre deux femmes, différentes à bien des égards, Fatou Diome, par son écriture vigoureuse, ciselée, musicale, entre kora et violoncelle, nous entraine dans une réflexion sur le temps qui passe, la vieillesse, la façon dont elle est appréhendée d'un continent à l'autre, sur la société. Un beau roman, à la fois sans concessions et plein d'amour. Une fine observation de l'éternelle quête de plénitude.




J'écris par impuissance.

J'écoute ce qui est en moi.

Fatou Diome

Betty, la trentaine solitaire, passe son
temps à observer les habitants de l'immeuble
d'en face. Son attention se focalise sur une vieille
dame , à son air joyeux, elle la baptise Félicité et
se prend d'affection pour elle. Lorsque Félicité
est envoyée contre son gré dans une maison de
retraite, Betty, bouleversée, remue ciel et terre
pour la retrouver. Dès lors, une véritable amitié va
les lier.
Au fil de ses visites, émue par cette vieillesse
qu'on oublie de respecter, Betty devient la confidente
des pensionnaires et note consciencieusement
leurs souvenirs dans un carnet.
Elle tient Félicité informée de la vie de ses
anciens voisins : la bourgeoise délaissée du 3e,
la célibattante intello-écolo-bio du 4e, une enseignante
que le quartier ostracise, depuis que le
jeune père divorcé du 3e, qu'elle a brutalement
éconduit, s'est jeté par la fenêtre , et surtout le
couple de petits vieux du 2e, sauvés des camps
de la mort par un amour indéfectible.
Une nouvelle va plonger Félicité dans un profond
mutisme. Impuissante, Betty essaie de prendre
du recul et part quelques jours. À son retour,
Félicité n'est plus. Betty sombre dans la mélancolie,
revit de douloureux souvenirs longtemps
enfouis, dont la perte de son amie d'enfance,
à l'âge de dix ans. Une rencontre la sort du spleen :
l'« Ami », qu'elle va aimer « comme on aime un
homme qu'on ne touchera jamais, car le voir
suffit. » Mais la vie fait ses trous de dentelle ,
au vide de trop, c'est le déclic : Betty largue
les amarres et disparaît, on ne sait où. Inassouvi,
le besoin d'une rive paisible ! Chez elle, seule
la musique, la kora, répond aux questions :
Inassouvie, la vie, puisqu'il nous manque toujours
quelqu'un ou quelque chose. Inassouvis,
nous survivons , inconsolables, nous demeurons,
nous les humains, les Inassouvis.


A propos de Fatou Diome

Fatou Diome est née au Sénégal en
1968 et vit en France depuis 1994 à Strasbourg.
Elle est l'auteur d'un recueil de nouvelles, La
Préférence nationale (Présence Africaine, 2001)
ainsi que de trois romans, Le ventre de l'Atlantique
(Anne Carrière, 2003), Kétala (Flammarion,
2006) et Inassouvies, nos vies (Flammarion,
2008).
En parallèle à sa carrière d'écrivain et d'universitaire,
Fatou Diome a également animé l'émission
culturelle mensuelle 'Nuit Blanche' sur France 3
Alsace entre 2004 et 2006.
Actuellement doctorante en lettres modernes à
l'Université Marc Bloch de Strasbourg, elle prépare
une thèse autour de l'oeuvre littéraire et cinématographique
de Sembene Ousmane.

L'enfance de Fatou Diome au Sénégal

'C'était l'attention de ma grand-mère. Ses priorités: me nourrir, m'habiller, me soigner, me faire grandir. L'école c'était ma tentation, ma curiosité. J'ai commencé vraiment à écrire quand j'avais treize ans, c'est le moment où j'ai quitté le village. Après le passage chez trois familles d'accueil, j'ai pris mon indépendance et je lisais. Le plaisir d'écrire est venu comme çà. Plus je lisais, plus j'écrivais, et plus j'écrivais, plus j'avais envie d'écrire. Cela continue jusqu'à maintenant.'

- Fatou Diome
- Editions Flammarion
- 270 pages
- Parution 08/08
- 18,05 € à la FNAC

Par Nicole Salez

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