Exposition Craig et la marionnette

Du 5 mai au 29 juillet 2009 à Avrignon.

La Maison Jean Vilar à Avignon présente une cinquantaine d'oeuvre du marionnettiste Gordon Craig pour qui la marionnette est une effigie divine.



Edward Gordon Craig (1872-1966) est 'un des grands refondateurs de l'art théâtral au début du XXe siècle. La sélection de cent vingt dont soixante-dix pièces du fonds Craig de la BnF permet de mieux appréhender le rôle de la marionnette dans la pensée de cet homme de théâtre.

Pour Bruno Racine, président de la BnF, « il est important de montrer au public l'originalité et la puissance d'imagination d'Edward Gordon Craig et de souligner la dette colossale que la scène contemporaine a envers lui. »

Copeau, Jouvet, Barrault et bien d'autres admiraient Craig pour avoir su assigner au metteur en scène la tâche ambitieuse de rivaliser d'invention poétique avec le dramaturge, et de donner à voir sur scène la poésie latente du texte.

Dans la lignée du symbolisme, Craig percevait la marionnette comme une effigie divine, un « modèle de l'homme en mouvement », une création parfaite appelée peut-être à supplanter l'acteur lui-même.

L'exposition commence par quelques marionnettes de la collection personnelle de Craig. Elle montre ensuite comment l'homme de théâtre fait évoluer la simple figurine destinée à l'origine à indiquer l'échelle d'une maquette de décor vers une « marionnette » rudimentaire et une nouvelle forme de gravure sur bois, qu'il baptise « Black Figure ». L'école pour l'art du théâtre que Craig a fondée à Florence en 1913 faisait la part belle aux marionnettes : les élèves devaient apprendre à en sculpter eux-mêmes sur le modèle d'une marionnette birmane.

la « surmarionnette »

Mais la création la plus fascinante de Craig est sans conteste la « surmarionnette ». L'acteur humain est, précisément, « trop humain » pour pouvoir fournir, dans sa chair et son aléatoire émotivité, le matériau d'une oeuvre d'art. Mais par quoi le remplacer ? Craig parle d'une « surmarionnette » au nom calqué sur celui du surhomme nietzschéen,
mais sans préciser ce que ce terme recouvre exactement.

Des documents inédits permettent sur ce point de formuler de nouvelles hypothèses qui seront présentées dans cette exposition. Les marionnettes contemporaines sur lesquelles se poursuit le parcours établissent des liens avec la pensée de Craig autour de différents axes : les traditions revisitées , le rejet du réalisme , l'acteur marionnettisé , l'exploration de l'espace et du mouvement , le jeu avec la langue , la transmission.

Légendes :
-1 / Marionnette birmane à fils : prince. Collection Craig. BnF, dpt des Arts du spectacle / Cliché Michel Urtado
-2 / Edward Gordon Craig, Harlequin, gravure sur bois peinte à la main, tirée de Gordon Craig's Book of Penny toys, 1899. BnF, dpt des Arts du spectacle Cliché Michel
Urtado. Avec l'aimable autorisation du Edward Gordon Craig Estate.
-3/ Dante, Le Jardin pétrifié, compagnies Jean-Pierre Lescot - Daru, 1985. Photographie Brigitte Pougeoise


-Craig et la marionnette : 5 mai - 29 juillet 2009
-Maison Jean Vilar : 8 rue de Mons, 84 000 AVIGNON
-Horaires d'ouverture :
-jusqu'au 7 juillet : 9h - 12h /13h30 - 17h30 du mardi au vendredi, 10h - 17h le samedi
-A partir du 7 juillet et pendant la durée du Festival d'Avignon :
10h30 - 18h30 tous les jours. Fermeture le 14 juillet
-Entrée: 3 €



Par Floria-Rose David

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