L’Arabe, d'Antoine Audouard

Antoine Audouard est l'auteur de huit romans dont Adieu, mon unique et Un pont d'oiseaux (Éditions Gallimard). Avec L'Arabe, il dépeint la violence issue des préjugés et l'arriération sociale.



Le jour, il travaille sur un chantier de terrassement. La nuit, il dort dans une cave prêtée par un villageois. Pourquoi se cache-t-il ? On ne sait.
Lorsqu'un meurtre est commis, les soupçons se portent sur lui, « l'Arabe ». Une jeune femme un peu sauvage lui fait croire, le temps d'une nuit, à la douceur. Un commandant de gendarmerie s'efforce d'empêcher le lynchage qui se prépare. Personne ne sera capable d'arrêter la machine infernale.

Ce livre en forme de coup de poing peut être lu comme le récit d'un fait
divers, ou plutôt d'un « fait de société » propre à la France de notre époque.

Avec un très grand réalisme, il décrit ce qui se passe lorsque les préjugés et l'arriération sociale d'une population abandonnée de tous débouchent sur la violence.

Mais L'Arabe est aussi un grand roman « sudiste », où des personnages de Faulkner ou de Flannery O'Connor traverseraient des paysages à la Giono.
Comme le Sud cher aux écrivains américains, celui d'Antoine Audouard est un vieux pays vaincu, peuplé de figures tour à tour tragiques ou grotesques.

Écrit dans une langue mêlant le parler populaire à un lyrisme hautain,
ce livre qui multiplie les dissonances et les ruptures de ton est l'oeuvre d'un écrivain accompli.


L'auteur


Antoine Audouard a publié la plupart de ses livres chez Gallimard.
Sélectionné deux fois par l'Académie Goncourt —, pour Adieu, mon
unique et Un pont d'oiseaux —,, il bénéficie depuis quelques années
d'une attention grandissante de la part des libraires et des médias.

L'Arabe d'Antoine Audouard
-Éd. De l'Olivier
-19€
-en librairie le 20 août 2009



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