Saga d'une maison qui a su prendre le virage du XXI ème siècle
Au cœ,ur des Vosges, près de Gérardmer, l'entreprise Garnier-Thiébaut travaille le coton d'Egypte et tisse de beaux damassés colorés pour l'univers de la maison et en particulier pour les arts de la table.
Historique romanesque

Tout commence par l'amour entre deux marchands de toile, Virginie Thiébaut et Jean Baptiste Garnier. Ce mariage survient en 1833 dans les Vosges, région déjà réputée pour ses toiles qui sont ici ennoblies par l'acidité naturelle des eaux locales et à une époque où la révolution industrielle facilitée par l'électricité pointe le bout de son nez.
La première usine textile Garnier-Thiébaut est construite en 1870 facilitée par l'arrivée des métiers à tisser mécaniques dits jacquards. La société prospère rapidement devenant la plus grosse entreprise et un modèle économico-social de la région ( construction d'une église, d'une crèche, d'une école ).
L'entreprise poursuit son expansion et se porte bien jusqu'à la seconde guerre mondiale. En 1944 la ville voisine de Gérardmer est rasée et l'usine totalement incendiée. Il faudra attendre cinq ans pour que renaisse l'outil industriel. Les héritiers Garnier-Thiébaut vendent en 1969 à l'aube d'une crise qui touche gravement tout le textile.

Depuis 1680, la famille Montclos a la fibre linge dans le sang, d'où la décision d'Hervé de Montclos de reprendre, en 1985, en mains ce patrimoine et de lui redonner un peu de dynamisme. Des partenariats se montent en particulier avec Geneviève Lethu, mais l'arrivée des produits peu chers fabriqués dans les pays à faibles coûts salariaux tue progressivement la maison. Des idées naissent néanmoins pour tenter de sauver l'outil industriel bien affaibli : la création de la toile enduite, un stylisme nouveau.
Et aujourd'hui

Sous l'actuelle direction de Paul de Montclos, l'entreprise se porte de nouveau bien et réalise un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros, dont 65 % pour le marché de l'hôtellerie et 35 % pour le grand public. Présente dans 85 pays, l'entreprise exporte jusqu'à 40 % de son chiffre d'affaires. Sa spécificité est d'intégrer tout le process de la matière première au produit fini en se spécialisant dans le domaine du linge de maison et en particulier dans celui de table pour le secteur de l'hôtellerie-restauration.
De grands noms comme clients

Après s'être tournée vers la Chine, Geneviève Lethu fait à nouveau travailler Garnier-Thiébaut. La maison a développé, de plus, des partenariats avec des créateurs ( Robert Le Héros, José Levy, Jean Charles de Castelbajac ). On retrouve les nappes, les chemins de table, les serviettes de table et de toilette de l'entreprise dans des maisons comme le Sénat, l'Elysée, les hôtels Sheraton, certains Accor, West-In, Four Seasons et surtout de grandes tables de chefs étoilés ( Bocuse, Robuchon, Pic, Ducasse). Depuis l'ouverture d'une première boutique en propre parisienne, l'entreprise entend, via son lot de produits permanents et ses deux collections éphémères par an, toucher plus largement le grand public et poursuivre, dans ce but, l'ouverture de nouvelles boutiques. A moyen terme et pour l'avenir, Garnier-Thiébaut aimerait se positionner comme un créateur d'univers de décoration.
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