Flamenco Siempre - Luis de la Carrasca

Théâtre de la Reine Blanche

Flamenco siempre est le dernier spectacle du chanteur Luis de la Carrasca. Ce spectacle sonne comme une profession de foi : flamenco toujours. Les 15 novembre et 20 décembre 2009.

Le dimanche soir est souvent le moment pénible de la semaine, un temps mort comme en suspens. Le repos dominical touche à sa fin. En fait ce moment haïssable peut devenir un moment unique d'évasion. Le petit théâtre de la Reine Blanche, situé passage Ruelle, tout près de la rue de La Chapelle, l'a bien compris et propose, grâce à la magie du spectacle, d'occuper cette fin d'après-midi funeste et de s'évader loin dans le temps et dans l'espace. Les dimanches 15 novembre et 20 décembre sont programmés Luis de La Carrasca et son cuadro flamenco. Programme de très bonne qualité, sobre et dense à la fois, loin des espagnolades qui émaillent ici et là la scène parisienne.

Luis de la Carrasca


Luis de la Carrasca est originaire de la province de Grenade, l'une des Mecque du flamenco. C'est une région où la transmission du chant se fait encore de père à fils, d'oncle à cousin, de voisin à voisin. Il devient donc chanteur. Très tôt, il parcourt l'Andalousie, les provinces d'Almeria ou d'Alicante et parfait sa formation d'homme de scène dans les tablaos, les peñas et les théâtres. En février 1991, Luis arrive à Avignon et présente un spectacle au festival off la même année. Le succès est tel qu'il monte sa propre compagnie Flamenco Vivo et chaque année, propose un nouveau spectacle au Festival de sa ville d'adoption. Pour ne citer que les trois derniers : «Flamenco Siempre» ( 2009), «A Flor de Piel» (2008), «Flamenco por el Mundo» (2007).

Melinda Sala


C'est «Flamenco Siempre» qui est proposé aux spectateurs parisiens. A la guitare, le très bon José-Luis Dominguez. Et ses deux danseurs, membres de la compagnie depuis plusieurs années, la Nîmoise Melinda Sala et El Kuky, le belgo-malagueño.
Melinda Sala est une excellente danseuse classique au compás irréprochable. Par contraste, elle forme un couple extrêmement intéressant avec El Kuky, car ils sont aux antipodes l'un de l'autre. El Kuky est dans la lignée de ces danseurs actuels, Jose Maya ou Manuel Guttierez, pour ne citer que les plus connus, qui possèdent une technicité et une vélocité à toute épreuve, au détriment de la profondeur. Le bruit et la fureur du compás en lieu et place d'une danse de l'âme Mais ce Kuky-là a une personnalité et un humour ravageurs qui font plaisir à voir. Et le couple qu'ils forment sur scène est loin du ballet convenu des duos flamencos.

La troupe de Luis de La Carrasca


Je ne ferai qu'une critique sur l'ensemble du spectacle, c'est l'omniprésence du cajón qui, à mon sens, devrait avoir plus de discrétion. Il n'apporte pas grand chose à la cohésion du spectacle, en revanche il masque souvent la guitare. De soutien, il devient point focal. Mais cela étant dit, la qualité intrinsèque de tous les artistes, la complicité qui les anime donnent, à l'arrivée, un spectacle plein de chaleur et d'émotion, qui comble avec bonheur ce vide du dimanche soir.


Théâtre de la Reine Blanche - 2bis passage Ruelle - 75018 Paris
Renseignements et réservations : 01 40 05 06 96 -
reineblanche@free.fr

www.reineblanche.com/



Par Marie Ningres

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