L'Art d’être un homme, Afrique, Océanie

Jusqu'au 11 juillet 2010, le musée Dapper vous propose de découvrir l'exposition, 'L'Art d'être un homme, Afrique, Océanie', présentant environ 150 oeuvres (parures, sculptures, vêtements, insignes ), souvent inédites. En Afrique comme en Océanie, les hommes apparaissent rarement sans ornement. Portés au quotidien ou lors de cérémonies, les parures et les emblèmes marquent souvent les différentes étapes de la vie d'un individu.

Devenir un homme représente un chemin plus ou moins long à parcourir selon les sociétés considérées. En Afrique comme en Océanie, les hommes apparaissent rarement sans ornement. Portés au quotidien ou lors de cérémonies, les parures et les emblèmes témoignent d'expériences vécues, notamment lors des rites d'initiation qui marquent les différentes étapes de la vie d'un individu. Celui-ci, durant ses apprentissages et les transformations qui s'ensuivent, devient véritablement un être social.


Un art qui puise dans l'environnement

Conçues pour les hommes —, parfois en partage avec certaines femmes —, les parures masculines sont d'une grande diversité. Les habitants de l'Afrique subsaharienne et ceux des îles du Pacifique ont largement puisé dans leur environnement, utilisant ainsi toute la vaste gamme de matériaux dont ils pouvaient disposer pour façonner des objets d'une réelle richesse formelle allant de l'épuration maximale au foisonnement d'éléments.

La réalisation et le port de parures ne peuvent être dissociés du contexte dans lequel ils s'inscrivent. Exerçant un certain contrôle sur la nature par le biais de la chasse, de la pêche et de l'agriculture, les hommes légitiment régulièrement leurs actions prédatrices par des rituels complexes. Ainsi, la peau, les griffes, les dents du léopard, du lion, de l'hippopotame ou de l'éléphant en Afrique, et celles du porc, du chien, du cachalot en Océanie —, de même que le plumage des oiseaux —, sont-elles fort prisées pour la fabrication de parures de prestige destinées aux chefs ou aux officiants.

S'approprier les qualités d'un animal particulier, considéré comme un totem, un protecteur du groupe qui peut devenir dans des conditions spécifiques le double d'une personne, constitue une donnée essentielle de certaines croyances. L'accumulation et l'agencement des éléments naturels patiemment ordonnés confèrent à un objet un aspect agressif qui est sous-jacent dans l'esthétique de la coiffure de la République démocratique du Congo ou dans celle du pectoral de Mélanésie. La présence d'une dépouille d'animal est plus stupéfiante encore dès lors qu'une partie du corps est utilisée telle quelle, après avoir été traitée et préparée. L'effet visuel est saisissant, voire brutal, lorsque la tête d'un félin est choisie comme trophée pour coiffer celle d'un humain, qui donne, lui, ses cheveux, ses poils et ses dents pour des ornements particuliers. Dotés de ces accessoires nécessaires lors de situations exceptionnelles où des prescriptions magico-religieuses s'imposent, les hommes ainsi parés se sentent-ils plus puissants, voire invincibles ?

Mélanésie - Papouasie Nouvelle-Guinée





Pectoral - Coquillages (Nassarius), graines (Abrus precatorius), canines de porc, fibres et résine. H. : 44 cm/Ancienne collection Julius Konietzko. Collection particulière© Archives Musée Dapper et Hughes Dubois.





République démocratique du Congo





Coiffure - Dents de félin et de canidé et fibres. H : 14 cm/Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren. Inv. n° EO.0.039731/Photo Jean-Marc Vandyck, MRAC Tervuren ©



L'univers de la SAPE




Congo – Région : Brazzaville - La Sape. © Photo Baudouin Mouanda, 2008.


Culture urbaine et décalée, la SAPE (Société des ambianceurs et des personnes élégantes) est en fait l'objet des travaux photographiques de Baudouin Mouanda et d'Héctor Mediavilla. Regards croisés sur un même univers, où marginalité et intégration flirtent avec provocation et contestation.




- Commissaires :
Christiane Falgayrettes-Leveau et Anne van Cutsem-Vanderstraete






L'ouvrage : L'Art d'être un homme, Afrique, Océanie

Collectif sous la direction de Christiane Falgayrettes-Leveau et d'Anne van Cutsem-Vanderstraete

- Éditions Dapper —, parution : octobre 2009
- Édition reliée sous jaquette : 43 euros TTC
- Édition brochée : 32 euros TTC




Autour de l'exposition

Le musée organise des week-ends thématiques qui interrogent divers aspects des identités masculines, tant en Afrique que dans des pays d'accueil. Ils se déclinent autour de projections —, films de fiction ou documentaires —, et de rencontres.

Le Ciné-club Afrique qui entame sa 6e saison aborde lui aussi des thèmes en résonance avec l'exposition L'Art d'être un homme, Afrique, Océanie.


Le Musée Dapper



Depuis sa création en 1986, le musée Dapper a contribué à la connaissance des arts africains avec la conception de nombreuses expositions. Par la rigueur de ses travaux et le soin apporté à la mise en espace des objets, il est devenu l'un des principaux endroits à Paris où l'on peut admirer les exemples les plus accomplis de la sculpture africaine. À la promotion des arts de l'Afrique s'ajoutent désormais tous les autres aspects culturels des diasporas issues du Continent noir.

Le musée Dapper pour les enfants

Le jeune public y est considéré avec une attention toute particulière : la salle de spectacles propose souvent aux enfants des séances de contes ou de théâtre de marionnettes et des visites ont été spécialement conçues pour eux.

Moins des conférences que des moments de dialogue, les visites jeune public du musée veulent permettre aux enfants de rester actifs dans leur découverte de la culture africaine. Ils sont ainsi invités à rapprocher leur culture de la culture africaine, à observer et à apprendre de nouveaux mots. La visite est agrémentée de contes qui appuient le propos du guide et les enfants disposent également d'une documentation iconographique. Entre écoute et participation, ils apprennent à connaître et à comprendre un univers nouveau.


- L'Art d'être un homme, Afrique, Océanie
- 15 octobre 2009 - 11 juillet 2010
- 35 bis, rue Paul-Valéry.
Tél. : 01 45 00 91 75.
- Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 11h à 19h. Gratuit le dernier mercredi du mois.
- Accès : Métro :Ligne 2 - station Victor Hugo, Ligne 6 - station Charles de Gaulle - Étoile ou Kléber Ligne 1 - Argentine ,
RER Ligne A - station Charles de Gaulle-Étoile , Bus Ligne 52 - station Paul Valéry, Ligne 82 - station Victor Hugo
- Entrée du musée : 6 euros /Tarif réduit : 4 euros (seniors, demandeurs d'emploi, enseignants, familles nombreuses)



Par Nicole Salez

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