Natural Beauty Summit 2009 - Bilan

Réfléchir autrement les cosmétiques naturels et bio

Lors du Natural Beauty Summit, réuni en novembre, des fabricants européens de cosmétiques naturels et bio se sont confrontés à ceux de la cosmétique considérée comme 'conventionnelle' dans l'espoir, encore difficile à concrétiser de permettre à Mme Tout-le-monde de s'y retrouver parmi toutes ces marques dont la profusion de normes et d'étiquettes sur les emballages, en déboussole plus d'une.

Même si les marchés du naturel et du bio sont en progression depuis une dizaine d'années, l'anarchie s'en est emparée et les consommateurs, désormais avertis mais souvent perdus, veulent à la fois transparence, qualité et efficacité.

La transparence, en particulier, va devenir un véritable cheval de bataille car, jusqu'ici, on veut certes éliminer tout conservateur chimique mais beaucoup d'anti-microbiens naturels restent peu ou pas évalués du tout. Et il va falloir tenir compte à la fois de leur efficacité mais aussi de leur variabilité : selon le lieu d'extraction d'une plante, sa composition chimique peut beaucoup varier et être différente d'une année sur l'autre.

Etre Bio et/ou naturel n'est plus suffisant. Le marketing de la peur (qui, en passant, joue allègrement sur la confusion de la notion de risque avec celle de danger) fondé sur ce que les produits ne contiennent pas (parabènes, produits d'origine animale, métaux lourds etc) a fini, fort légitimement par se traduire par produit neutre ayant peu ou pas d'efficacité.

Le label de la charte française Cosmebio



Vers une chimie verte plutôt que naturelle ?



Difficile pour un non initié de désigner les quelques marques qui se sont mises à parier sur l'efficacité prouvée. A terme, la chimie verte (en gros une chimie provenant d'une source renouvelable ou d'une plante), plus réaliste, pourrait bien finir par donner ses lettres de noblesse à la cosmétique naturelle.

Plusieurs marques sont en train de se donner une stratégie marketing cohérente incluant, en synergie, le choix des emballages, le positionnement des prix et de la distribution. Ainsi la cosmétique naturelle et bio deviendra plus sérieusement une alternative et non pas une opposition aux cosmétiques conventionnels.

Aux marques intéressées par conviction personnelle, ou par nécessité marketing de nous aider à redéfinir ce qui est naturel. Il faut considérer le naturel, a-t-on pu entendre lors de ce sommet, comme l'observation accrue des phénomènes de la nature, leur imitation voire leur reproduction. Ce qui impliquerait de penser « autrement » cette cosmétique alternative en sortant des schémas de pensée habituels et des habitudes acquises. Bien des voies de recherches restent à explorer.

Par Evelyne Dreyfus

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