Le 8 mars 2010, nous fêterons les 100 ans de la Journée Internationale des Femmes. L'occasion de nombreuses manifestations de par le monde pour célébrer un bel âge, un âge fait de transmission, d'héritage, et de combat, toujours. Figure historique du féminisme, l'allemande Clara Zetkin est à l'origine de cette journée.

Cette édition 2010 de la Journée Internationale des Femmes aura une résonance toute particulière puisqu'elle marquera le 100e anniversaire de la première mobilisation militante d'envergure pour le droit des femmes.
Le 8 mars 1910 à Copenhague sous l'impulsion de Clara Zetkin, l'idée de créer une journée internationale pour le droit des femmes fut adoptée. Dès 1911, des manifestations sont organisées en Autriche-Hongrie, au Danemark, en Suisse, en Allemagne, puis les années suivantes en France, aux Pays-Bas, en Russie et en Suède. Depuis 1910, cent ans de transmission, d'héritage et de combats se sont écoulés. La condition des femmes a profondément évolué, notamment dans les pays occidentaux, entraînant avec elle la transformation de la société dans son ensemble. Mais les avancées sont encore trop lentes, et la reconnaissance de l'égalité réelle entre homme et femmes reste à concrétiser. L'Organisation des Nations Unies a décidé en 1977 de faire du 8 mars la Journée Internationale des Femmes afin d'étendre les luttes pour leurs droits et leur émancipation à l'ensemble du globe.
En France, si des conquêtes majeures ont été acquises dans les années 70, ce n'est pourtant qu'en 1982 que le 8 mars est reconnu officiellement par l'Etat comme journée consacrée à la promotion du droit des femmes, avec la création du premier Ministère des droits de la femme. La société dans laquelle nous vivons est le fruit de ces combats. Bien d'autres restent à mener, notamment contre des représentations sociales ancestrales et des préjugés tenaces qui ressurgissent aujourd'hui : ils opposent la femme à la mère, alors qu'il faudrait, collectivement, accepter une nouvelle forme de féminité.
Clara Zetkin (1920 - 1933) : biographie
*Source : Wikipédia
Figure historique du féminisme, Clara Zetkin est née Clara Eissner le 5 juillet 1857 à Wiederau, en Saxe et décédée à Arkhangelskoïe, près de Moscou, le 20 juin 1933.
Fille d'un instituteur, Clara Eissner se destine elle-même à l'enseignement. Elle sera également journaliste. Dès le milieu des années 1870, elle fréquente les mouvements féministes, participant aux discussions des Allgemeinen Deutschen Frauenvereins (Association générale des femmes allemandes) et commence à adhérer à la mouvance socialiste.
En 1878, elle rompt avec sa famille et adhère au SAP, ancêtre du SPD, parti interdit par le chancelier impérial Otto von Bismarck la même année. Elle s'exile alors à Zurich où elle rencontre le révolutionnaire russe Ossip Zetkin, puis à Paris en 1882. Bien qu'ils ne soient pas mariés, elle prend le nom de son compagnon dont elle aura deux enfants. Ossip Zetkin décède en 1889. Clara se marie en 1899 avec le peintre Friedrich Zundel, avec lequel elle restera jusqu'en 1928, tout en conservant le nom de Zetkin.
À Paris, elle participe activement à la fondation de la Deuxième Internationale où elle réclame l'égalité complète des droits professionnels et sociaux de la femme ainsi que sa participation active à la lutte des classes. De retour en Allemagne après l'abrogation des lois anti-socialistes, Clara Zetkin développe le mouvement féminin socialiste, fonde en 1891 la revue des femmes socialistes, Die Gleichheit (L'égalité), qu'elle publie jusqu'en 1917, et milite sans relâche pour les droit des femmes.
En 1907, lors de la première conférence internationale des femmes socialistes à Stuttgart, Clara Zetkin est désignée à la présidence du secrétariat international des femmes socialistes.
Le 8 mars 1910, lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, elle propose la création de la « Journée internationale des femmes », une journée de manifestation annuelle afin de militer pour le droit de vote, l'égalité entre les sexes, et le socialisme. Cette initiative est à l'origine de la journée internationale des droits de la femme, manifestation qui se déroule tous les ans le 8 mars.
Opposante à la Première Guerre mondiale, Clara Zetkin participe avec Rosa Luxemburg à la création en 1915 de la ligue spartakiste et mène de nombreuses actions pacifistes, organisant notamment une conférence internationale pacifiste des femmes socialistes en 1915 à Berlin, ce qui lui vaut d'être arrêtée à plusieurs reprises.
La révolution allemande de novembre 1918 permet au mouvement féministe d'obtenir le droit pour les femmes, de voter et d'être élues. Clara Zetkin adhère au KPD, créé en décembre 1918 autour de la ligue spartakiste. Elle sera ensuite députée du KPD au Reichstag durant la République de Weimar, de 1920 à 1933. Proche d'Alexandra Kollontaï au sein de l'Internationale, Clara Zetkin se retrouve néanmoins au cours des années 1920 très isolée politiquement, en particulier après l'exclusion de Paul Levi. Elle reste néanmoins présente dans les instances du KPD, membre du bureau central jusqu'en 1924 puis membre du comité central de 1927 à 1929. Elle est également membre de la direction du Comintern de 1921 à 1933. En août 1932, présidant le Reichstag en tant que doyenne, elle appellera à combattre le nazisme. Contrainte de fuir l'Allemagne après l'arrivée des nazis au pouvoir et l'interdiction du KPD, Clara Zetkin meurt quelques semaines plus tard en exil à Moscou. Son opposition à Staline a suscité des doutes quant au caractère naturel de son décès. La tombe de Clara Zetkin se trouve le long des murs du Kremlin, sur la place Rouge.
Les principaux combats de Clara Zetkin ont été la lutte pour la suppression du capitalisme et l'instauration du socialisme, pour le droit de vote des femmes, le droit au divorce et à l'union libre, l'égalité entre les sexes.
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