L'énergie dans la créativité évènementielle
Conceptrice de plusieurs démarches culturelles évènementielles et de scénographies littéraires, Isabelle de Beaufort nous ouvre différemment à l'histoire, au patrimoine.
Elle n'est pas très grande et à première vue c'est le genre de personne qui ne se remarque pas trop. Mais si elle prend la parole, c'est toute la passion d'une femme enflammée par son travail, focalisée sur son sujet, qui se dévoile et la machine s'emballe....Isabelle de Beaufort est une femme aux idées chevillées au corps, à l'énergie débordante. Elle défend un projet et va jusqu'au bout de son point de vue sans faire de concession.
Mais comment démarre t'elle ? En 1987, jeune mère de famille, elle s'empêtre dans les complications de toute mère : travailler tout en ayant des petits avec le soucis de garde , d'où son idée de création d'opérations de mécénat social via des structures nouvelles d'accueil pour les plus jeunes. «Je crèche sympa» est né et ces crèches en lieu public sont un succès.
Mais la passion pour la culture rattrape la jeune femme qui entend la marier avec la Nature. En 1996, elle s'intéresse à l'art du jardin et remet au goût du jour le labyrinthe, lequel était devenu depuis le XIX ème siècle un parent totalement tombé en désuétude. Labyrinthus voit le jour avec ses dédales, éphémères ou permanents, de fleurs, de végétaux, de maïs, de sable, de bois, de tuile, de pierre. Depuis ces années 96, près de 4 millions de personnes sont venues se perdre et s'amuser dans ces labyrinthes. Sur des superficies allant de 4 à 12 hectares, elle associe au land-art des démarches culturelles originales et entraînent le commun des mortels vers des voyages littéraires ou imaginaires: Alice au Pays des Merveilles, Pays d'Oz, Jules Verne, Alexandre Dumas....
L'an dernier ses labyrinthes avaient pour thème l'oeuvre de Colette, l'histoire des Princes de Condé à Chantilly, le développement durable au Bioscope d'Alsace. Par son travail, le labyrinthe renaît et le photographe Yann Arthus-Bertrand immortalise ses oeuvres éphémères.
Mais depuis 2 ans, Isabelle de Beaufort travaillait sur un projet qui a abouti fin décembre dernier à la montagne. En créant Neiges de Culture avec et pour le domaine skiable de Serre Chevalier, elle met de la culture là où réellement on n'en attend pas... au détour de chaque piste de ski. Elle entend donner au skieur une alternative au «tout monter tout descendre»! Partant du constat que dans certaines stations un vacancier sur deux est un non skieur et que parmi les skieurs tous ne veulent pas «skier idiot», elle imprègne l'ensemble du domaine skiable et donc des pistes de touches de culture, d'histoire, de jeux, de contes pour les enfants.
Gageons qu'à l'avenir Isabelle de Beaufort saura nous entraîner dans d'autres dédales intellectuels.
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