Envers du Music-Hall - Colette

Alors que 'La Tournée', de Mathieu Amalric, sort le 30 juin 2010 sur les écrans après avoir été présenté pour la Palme d'or au 64ème Festival de Cannes, pourquoi ne pas relire le livre qui a inspiré le film : 'L'Envers du music-hall', de Colette. Un petit bijou de carnet de route !

On l'oublie parfois mais pendant quelques années, de l'âge de 33 à 39 ans, l'écrivaine Colette a été actrice de music-hall et a présenté des pantomimes orientales dans des tenues suggestives dans différents endroits en France, notamment au théâtre Marigny, au Moulin-Rouge et à Bataclan. Ce qui lui a inspiré 'L'Envers du music-hall'.

Extrait de 'L'envers du music-hall'

'Ma place, ma place, mais c'est celle qui me convient ! Qu'on m'y laisse, c'est tout ce que je demande. J'ai fait un peu la bête, dans mon jeune temps, mais j'en ai été si corrigée !...J'en suis restée craintive. Plus je regarde les autres se démener, plus j'ai envie de rester assise. .. Et puis, ici, on ne voit que la peine que les gens se donnent. La lumière du théâtre, les paillettes, les costumes, les figures maquillées, les sourires, ce n'est pas un spectacle pour moi, tout ça... Je ne vois que le métier, la sueur, la peau qui est jaune au grand jour, le découragement... Je ne sais pas bien me faire comprendre, mais mon imagination travaille là-dessus... C'est comme si j'étais seule à connaître l'envers de ce que les autres regardent à l'endroit ...'

- L'envers du music-hall
- Auteur : Colette
- Editeur : Flammarion
- Date de parution : 1993
- 102 pages
- 11 €

Ce titre est aussi dans le tome 2 des oeuvres de Colette aux éditions Gallimard

- Colette , OEUVRES. Tome 2,
- Douze dialogues de bêtes - La Paix chez les bêtes - Autres bêtes - Notes de tournées - L'Envers du music-hall - L'Entrave - Les Heures longues dans la foule - Mitsou - Chéri - Le Dossier de Chéri - La Chambre éclairée - La Maison de Claudine - Le Voyage égoïste - Le Blé en herbe.
- 1904 pages, rel. peau, 105 x 170 mm.
- Gallimard (Editions) (Collection Bibliothèque de la Pléiade (1986))
- 58,43 €

www.archive.org

Voici une édition datant de 1926 de 'L'Envers du music-hall', de Colette - Flammarion- mise en ligne par le site archive.or

Biographie de Colette

Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette, est née à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Yonne, le 28 janvier 1873 et décédée le 3 août 1954, à Paris.
Dernière enfant du couple formé par ces parents mythiques que sont devenus Sido (Sidonie Landoy) et le capitaine Colette, celle qui deviendra Colette a vécu une enfance heureuse à Saint-Sauveur-en-Puisaye, petit village de Bourgogne. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or » au sein d'une nature fraternelle, elle rencontre adolescente Henry Gauthier-Villars, surnommé 'Willy', avec qui elle se marie le 15 mai 1893 à Châtillon-Coligny. Willy, auteur de romans populaires, est un viveur parisien qui fait également travailler à son profit une équipe de collaborateurs. Il introduit Colette dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale. Vite saisi par les dons d'écriture de sa jeune épouse, Willy l'engage à écrire ses souvenirs d'école, qu'il signe sans vergogne de son seul nom. Ce sera Claudine à l'école, bientôt suivi d'une série de Claudine (La Maison de Claudine, Claudine à Paris, Claudine en ménage, etc.), dont les romans seront publiés sous le nom du seul Willy. Willy fut, entre autres, l'amant de Marie-Louise Servat (dite Germaine), femme d'Émile Courtet, à qui il donna un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars. Jalouse, consternée de devoir être enfermée dans un rôle d'épouse bafouée, Colette se libère de plus en plus de cette tutelle, et, encouragée par Georges Wague, commence une carrière dans le music-hall (1906-1912), où elle présente des pantomimes orientales dans des tenues suggestives, puis au théâtre Marigny, au Moulin-Rouge et à Bataclan. Ce sont des années de scandale et de libération morale: elle divorce d'avec Willy en 1906 et connaît plusieurs aventures féminines, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny et sa partenaire sur scène. Mais, durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d'écrivain. Elle publie des ouvrages évoquant ces années: la vagabonde, l'Envers du music-hall, En tournée, etc. Une attention de plus en plus précise à la justesse des mots, notamment lorsqu'ils sont chargés d'exprimer l'effusion dans la nature, une sensualité librement épanouie pour revendiquer les droits de la chair sur l'esprit et ceux de la femme sur l'homme, voilà quelles sont les lignes de force de cette écriture qui reste encore à saluer, tant, ici encore, la critique littéraire a manifesté son machisme.

Après son divorce, Colette a une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot, rencontré à la fin de 1909. Elle rencontre ensuite Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu'elle épouse en 1912 et qui l'engage à donner quelques billets et reportages au journal le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, elle aura sa seule enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou » ['beau gazouillis' en provençal]. À quarante ans, elle joue aussi un rôle d'initiatrice de l'amour auprès du fils d'Henry, Bertrand de Jouvenel, dix-sept ans, expérience qui nourrira les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe. En ce qui concerne Chéri, il s'agit d'un fantasme qui est devenu réalité, puisque le livre est publié en 1920 mais sa conception remonte à 1912, soit quelques années avant sa liaison avec Bertrand de Jouvenel. Le divorce d'avec Henry de Jouvenel sera prononcé en 1923. Comme elle le fera pour Willy dans Mes apprentissages, Colette se vengera de son ex-mari dans Julie de Carneilhan.

Mélomane avertie, Colette collabore avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925 pour la fantaisie lyrique l'Enfant et les sortilèges. Elle a été l'amie de la reine Elisabeth de Belgique, Marguerite Moreno et Natalie Barney et a eu quelques brouilles avec la célèbre demi-mondaine de la Belle Époque, Liane de Pougy.
Pendant l'occupation, Colette séjourna chez sa fille en Corrèze dans le village de Curemonte.
En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. En 1953, elle est élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur. L'écrivain est au faîte de sa gloire et de son talent quand elle s'installe dans son appartement du Palais-Royal pour ne plus le quitter. Elle compte Jean Cocteau parmi ses voisins. Sur ses vieux jours, Maurice Goudeket, son dernier mari, l'aidera à supporter son arthrose. Elle meurt le 3 août 1954.
Malgré sa réputation sulfureuse et le refus, par l'Église catholique, des obsèques religieuses, Colette est la seule femme à avoir eu droit à des funérailles nationales. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

(Source Wikipédia)

Par Nicole Salez

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