Rocio Marquez le 16 juillet au Théâtre Antique

La jeune chanteuse flamenca de Huelva, Rocio Marquez, est en première partie de Diego El Cigala, le 16 juillet au Théâtre Antique. Ce concert est organisé dans le cadre du festival Les Suds d'Arles.

Le festival Les Suds d'Arles ont mis à l'affiche, le 16 juillet, une chanteuse flamenca, âgée d'à peine 25 ans, d'une grande authenticité. Rocio Marquez, originaire de Huelva, a un parcours sans faute. De sa ville d'origine, elle a gardé cette virtuosité vocale qui est intimement liée au fandango. Elle aurait pu s'en contenter et se cantonner dans un style m'a-tu-vu, le grand public étant facile à séduire , à la décharge de ce dernier, le chant flamenco est un art difficile, qui demande une écoute exigeante, qui va bien au-delà de la connaissance. Et l'artiste doit donner de sa personne pour ne pas rester à la superficie des choses.

Rocio Marquez

Je profite de la venue de Rocio Marquez aux Suds pour livrer quelques souvenirs impressionnistes et hivernaux d'une nuit magique dans la petite salle de l'association Flamenco en France
Rocio Marquez chante, dans une quasi obscurité, ce qu'elle appelle un pregon*, soit une introduction a palo seco, remontant à pas lents la salle. Sa voix magnifique enfle et se module. Elle n'utilise pas sa beauté et son élégance pour interpeller l'âme du public. Elle le fait avec son seul talent. Et elle s'installe avec une grâce infinie. Le récital peut commencer. Avec la complicité de son guitariste Guillermo Guillem, le chant profond prend son envol. Que ce soit la solea, chant fondateur du flamenco, ou la farruca, plus festive qu'elle termine de façon inattendue par une guajira, Rocio est flamenca jusqu'au bout des volants de sa robe. Elle se risque à une cancion por buleria, qui n'est jamais que de la copla. Même là, elle réussit la performance de donner une émotion infinie. Sa siguyria est une merveille de profondeur et d'intensité. Elle est tellement généreuse qu'elle peut chanter jusqu'au bout de la nuit. En rappel, elle n'oublie pas le chant de sa terre, le fandango, brillant et virtuose. Ses tangos sont emballants, et ses bulerias tout autant. On cherche en vain une faille. Car aujourd'hui, elle sait quitter le sentier balisé du chant juste pour sortir d'elle-même et convoquer, tel l'esprit saint, le duende au-dessus de sa tête.

Rocio Marquez et Guillermo Guillem


Si le showbizz ne la croque pas, Rocio Marquez est certainement une des deux ou trois cantaoras de demain. La voir et l'écouter dans le cadre magique du théâtre antique avec les cigales pour palmeros c'est un plaisir qu'il ne faut pas bouder. Sur la route des vacances, faites un détour et pour ceux qui ont la chance de vivre alentour, réservez vos places.
Rocio Marquez chante en première partie du chanteur Diego el Cigala.

Pour avoir un aperçu du talent de Rocio Marquez, cette video où elle chante une saeta :



** Tous les mots en italique sont traduits ou expliqués ci-dessous

A palo seco : a capella

Bulerias, cancion por buleria, farruca, fandango, guajira, pregon, tangos, solea, siguyria : type de chants flamencos

Cantaor, cantaora : spécifiquement chanteur, chanteuse de flamenco
Copla : chanson typiquement espagnole

Palmero : musicien qui accompagne rythmiquement avec ses main le chant, la danse ou la guitare

Duende : mot, n'ayant pas d'équivalent en français, qui caractérise la magie d'un instant


Festival Les Suds d'Arles —, du 12 au 18 juillet 2010

Rocio Marquez et Diego el Cigala le 16 juillet au Théâtre Antique

réservations : 04 90 96 06 27

Site www.suds-arles.com



Par Marie Ningres

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