Travailler après 60 ans, c'est possible - Agnès du Boullay

Alors que la réforme des retraites en France mobilise plus que jamais les esprits, Agnès du Boullay publie 'Travailler après 60 ans, c'est possible ' aux Editions Eyrolles. Selon cette ex DRH, consultante en transition de carrière, continuer de travailler après 60 ans n'est pas anodin. Le mieux est de s'y préparer longtemps à l'avance, de s'inspirer des bonnes pratiques, etc. Agnès du Boullay vous propose ici des pistes concrètes afin de vous aider à concevoir et mettre en oeuvre votre projet dans ce domaine.




Plus de 60 % de cadres pensent qu'ils devront travailler après 60 ans.
Cependant, ils envisagent ce moment avec beaucoup d'appréhension : travailler certes, mais y a-t-il du travail pour eux ? Pourtant, il n'y a pas lieu de se résigner ! Beaucoup de personnes de plus de 60 ans travaillent et ne sont ni grands patrons, ni hommes politiques ou artistes connus. Ce livre, alimenté par de nombreux entretiens auprès de seniors en activité et la recherche de leurs bonnes pratiques, propose des pistes concrètes afin d'aider le lecteur à concevoir et à mettre en oeuvre son projet.


Agnès du Boullay

Agnès du Boullay (diplômée de Sciences-Po Paris) débute son parcours dans le secteur public , puis pendant plus de 15 ans elle sera DRH dans les secteurs de l'Industrie et de la Communication avant de devenir coach et consultante en transition de carrière de cadres supérieurs et dirigeants. Elle exerce son métier chez Dirigeants & Partenaires


Le livre

Sommaire

- Une vie professionnelle pour quoi faire ?
- Les bonnes pratiques de ceux qui travaillent après 60 ans
- Et vous dans tout ça ?
- Et si votre employeur actuel était une mine d'or !
- Les contours du projet
- Lancement du projet
- Annexes

Extrait

Votre vie avec votre entreprise
ne s'arrête pas avec
la liquidation de votre retraite. Et si votre actuel employeur était une mine d'or !


Que faire au sein de son ancienne
entreprise ?


Nombreux sont les cadres qui continuent de travailler avec
leur entreprise, et certaines sociétés ont même institutionnalisé
ces pratiques.

Areva propose à ses retraités des modalités intéressantes et
flexibles pour travailler sous forme de contrats de conseil ,
ce dispositif implique aujourd'hui près de 50 consultants
seniors, anciens collaborateurs du groupe, et qui interviennent
dans des domaines techniques (ingénierie, maintenance,
conception/fabrication, géoscience...) ou dans des domaines
transverses (finance, communication, ressources humaines...)
, aujourd'hui, la durée moyenne des missions est de
60 jours.

Total, au sein de son association Total Professeurs Associés
(TPA), met sur le terrain comme enseignants dans le monde
entier, plus de 150 retraités. Que font ces anciens salariés ?
Leur mission varie évidemment selon leur métier d'origine
et leurs envies : consultants ou opérationnels, formateurs...
Dans tous les cas, on fait appel à eux parce qu'ils ont une excellente connaissance de leur société, de ses collaborateurs et de
ses produits.

Les missions peuvent être programmées au moment du départ :
comme Jean qui, partant à la retraite, et qui a décidé de créer
sa propre structure de conseil, négocie avec son entreprise un
contrat d'un an avec un chiffre d'affaires garanti : dans ce cadre,
il termine ses missions en cours et introduit son successeur
auprès de ses anciens clients. Expert du secteur de la grande
distribution, il participe, à la demande des commerciaux, aux
réflexions de prospections et réponses à des appels d'offres.

Ou au contraire, les missions arrivent au fil de l'eau : un besoin
urgent pour lequel on pourrait faire appel à de l'intérim :
mais quel confort pour la société de faire appel à quelqu'un
qui n'aura presque pas de période d'adaptation ! Souvent la
mission est à pourvoir très rapidement, et la disponibilité fait
la différence. Comme Bertrand appelé à prendre des missions
opérationnelles en finances.

Certains poursuivent tout simplement leur activité, mais de
façon fortement réduite : comme Michel, qui a accéléré son
départ à la suite d'un problème de santé, mais s'est proposé
pour intervenir trois jours par semaine, en recours sur des
dossiers sensibles, sur les projets de développement, et les
grandes prospections.

Préparez le terrain

Vous avez envie de travailler après votre retraite , votre entreprise
vous paraît votre premier « client » possible ? Posez-vous
la question de ce que vous aimeriez y faire et préparez le terrain ,
vous avez tout intérêt à y penser plusieurs années à l'avance.
Si votre expertise peut s'utiliser de façon ponctuelle en renfort
des équipes existantes, formalisez le type de mission que vous
pourriez faire, soyez concret, illustrez avec des exemples précis.
Réfléchissez à la disponibilité que vous pourriez offrir en temps
et en réactivité.

Vous aimeriez intervenir sur des compétences transverses,
comme Georges qui se voyait exercer comme formateur
interne : proposez votre idée de formation, suggérez de la
tester : si elle est retenue, elle figurera dans les programmes de
formation interne et vous serez évidemment fondé pour continuer
à intervenir comme consultant ensuite.

Vous pouvez identifier également des projets « one shot » pour
lesquels vous seriez légitime : comme Louis qui, à l'approche
du centenaire de sa société, s'est proposé pour en écrire
l'histoire.

Comment, à qui et quand en parler ?

Évitez la dernière minute pour exposer vos projets.

Si vous souhaitez continuer une activité au sein de votre entreprise,
vous aurez intérêt, dans tous les cas, à échanger d'abord
avec les opérationnels qui pourraient faire appel à vous. Vous avez
travaillé avec eux, vous connaissez leurs attentes, et pouvez
identifier de quelle manière vous pourriez intervenir auprès
d'eux (quelle expertise, dans quelles circonstances, sur quel
sujet sensible...). Prenez donc le temps d'échanger quelques
mois —, voire un peu plus —, avant votre départ probable : partagez
vos constats, proposez votre aide sur les points précis que
vous avez identifiés , soyez souple dans votre approche : vous
n'êtes pas en train de vous « accrocher », mais vous avez le
projet de continuer à travailler occasionnellement, vous avez
plaisir à travailler avec eux, et pensez que vous auriez peut-être
un intérêt commun. Si le projet est partagé, il sera plus
facile à vendre aux éventuels autres décideurs (managers, RH,
finances...).

Bien plus intéressant encore, et ce n'est pas rare, vous serez
sans doute directement sollicité par les mêmes opérationnels
qui, tout en ayant intégré votre départ et votre remplacement,
souhaiteraient pouvoir faire appel à vous sur certains sujets
précis !

Jouez le jeu : ne faites pas de rétention d'information auprès
de votre éventuel successeur au motif que vous pourriez être
sollicité par la suite : vos interlocuteurs s'en rendront compte
et s'agaceront en sentant ces réticences. Ils n'auront aucune
envie de faire appel à vous après votre départ.

Si votre projet aboutit et que vous revenez dans votre
entreprise après votre retraite, soyez attentif à cette
nouvelle position : prenez garde à vos jugements, vos
remarques , profitez au contraire du regard nouveau et
du confort que donne cette situation. Vous n'en serez que
plus efficace et apprécié.

Sous quel statut travailler avec votre
ancienne entreprise ?


Nombreuses sont les possibilités juridiques pour travailler
avec son ancienne entreprise.

Vous trouverez dans la partie juridique différentes solutions
possibles , à vous de déterminer avec votre ancien employeur
quelle est la plus adaptée à vos objectifs réciproques.

La plupart des seniors que j'ai rencontrés travaillent dans l'un
des deux statuts suivants :

• Tout simplement comme salarié !
Attention toutefois, renseignez-vous attentivement aux conditions de
cumul avec votre retraite. » Vous pouvez ainsi envisager avec
votre employeur de poursuivre une collaboration, par exemple
en CDD, à temps plein ou à temps partiel, pour terminer
un projet, réaliser une mission particulière...
Les entreprises qui font appel à d'anciens salariés retraités sont
de plus en plus nombreuses : il s'agit souvent de CDD,
pour des missions ponctuelles et clairement définies :
remplacement d'un salarié en maladie ou maternité, mission
ponctuelle d'expertise, surcharge importante nécessitant
quelqu'un d'opérationnel tout de suite.

• Ou en facturant des honoraires : votre entreprise ne souhaite
pas vous salarier ? Il est difficile de mesurer à l'avance le
nombre de jours de collaboration envisagés ? Ou bien votre
intervention est simplement une source d'activité parmi
d'autres ? L'entreprise peut alors devenir votre client et
vous pouvez lui facturer des honoraires à partir de la structure
que vous aurez choisie ou créée (portage, auto-entrepreneur,
Eurl...)

*Voir sur tous ces points les développements en partie 6, sur la bonne structure
juridique.
.

Soignez votre départ

Ne rêvons pas : pour que votre entreprise vous sollicite lorsque
vous serez retraité, il faut que vous ayez de bonnes relations
avec elle au moment de votre départ ! Et qu'elle ait de vous
l'image de quelqu'un qui a suivi son évolution jusqu'au bout,
qui a une approche constructive des problèmes et qui a du plaisir
à être opérationnel ! Laissez donc tomber ce projet si vous
êtes en conflit permanent avec votre entreprise depuis quelques
années, ou si toutes vos interventions en séances plénières
sont critiques sur le management ou les options choisies.
La façon dont vous tiendrez votre dernier poste, votre implication
jusqu'à votre départ, votre soin à bien former votre
successeur seront des signaux importants.

----------------------------------------------------------------------------------

Georges, une relation souple et de confiance

Georges a fait l'essentiel de sa carrière dans les ressources humaines,
dont vingt ans au sein d'un groupe du BTP, notamment comme DRH
de différentes zones, puis comme responsable des relations sociales.
Georges est un homme de terrain, d'un abord facile, plein d'énergie.
Quelques années avant son départ en retraite, il se propose
pour co-animer des formations internes au métier des ressources
humaines : il nourrit la partie juridique avec des exemples vécus et sa
réflexion issue du terrain. Ses interventions, animées, ont beaucoup
de succès et il y prend un réel plaisir.

Georges ne souhaite pas arrêter toute activité professionnelle après
son départ à la retraite qu'il avait fixé à 62 ans. Pas envie non plus
de continuer une activité à temps plein car il a de nombreux autres
projets.

Georges échange alors avec le service formation de son entreprise qui
lui demande de continuer à animer des formations. Georges accepte
et travaille en indépendant, comme formateur , pendant plusieurs
années, il anime une vingtaine de jours de formations par an. Cette
activité lui convient, et lui laisse le temps de développer ses autres
projets personnels ou associatifs. Mais elle lui donne en même temps
l'occasion de ne pas couper les ponts avec son entreprise, et de garder
le contact avec de nombreux managers.

Alors on lui confie d'autres petites missions de conseil de quelques
jours , et puis au bout de trois ans, dans une situation d'urgence, la
société pense à lui pour une mission d'intérim en ressources humaines.
Il accepte : il se sent en capacité de réussir, et la mission, dans
une autre région que la sienne, est taillée pour ne lui demander deux
jours par semaine.

Cette année, à 66 ans, l'entreprise a fait de nouveau appel à lui : il
s'agit d'une mission de presque un an et à plein-temps qui demande
une excellente connaissance des managers du groupe. Georges a dit
oui. Et cette fois-ci, il a signé un CDD avec son entreprise.

Pourquoi ça marche ? « La société me connaît : avec mes qualités
et mes défauts. Moi je m'appuie sur ma connaissance des structures
et des hommes , je suis très rapidement efficace ». Georges se voit
répondre « présent » pour des missions encore pendant deux ou trois
ans. Il a toutefois décidé d'arrêter son activité de formateur, car « mes
exemples commencent à dater, et il faut coller à l'actualité ».

----------------------------------------------------------------------------------

- Travailler après 60 ans, c'est possible ! - Pourquoi faut-il anticiper ?, Les bonnes pratiques à partager, Les clés pour réussir son projet
- Agnès du Boullay
- Editeur : Eyrolles (Collection : Emploi & carrière)
- 261 pages
- 13,5cm x 21,5cm x 2cm
- 20 €
- Paru le: 16/04/2010


Site Eyrolles : www.eyrolles.com



Par Nicole Salez

Portrait de admin

Ajouter un commentaire