Insee - France, Portrait Social - 2010

Dans 'France, portrait social', édition 2010, on apprend notamment, qu'en 2009, les femmes ont une espérance de vie de 84,5 ans, une des plus élevées d'Europe, que leur taux de fécondité se maintient à un niveau élevé (1,99 enfant par femme), que la France se distingue des autres pays européens par l'importance de son solde naturel (excédent des naissances sur les décès) et qu'au 1er janvier 2010, la population atteint 64,7 millions de personnes. Cette édition propose une vue d'ensemble enrichie, notamment pour mieux prendre en compte les thématiques et recommandations du rapport Stiglitz ou Rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social.




Cet ouvrage est un bilan des évolutions économiques et sociales observées au cours de l'année écoulée. L'étude débute par une vue d'ensemble de la société française en matière de démographie, de salaire, de condition de vie, etc. Cette édition 2010 apporte un éclairage particulier sur les écarts de taux d'emploi selon l'origine des parents, en fonction de l'âge et du diplôme. Elle s'intéresse aussi à l'impact de l'étalement urbain des vingt dernières années sur la facture énergétique des ménages. Enfin, elle développe le thème des inégalités face au coût du logement qui se sont creusées depuis 1996. Trente cinq fiches commentent les chiffres essentiels sur des thèmes spécifiques, et intègrent des comparaisons européennes.


Nouveau chapitre sur les conditions de vie en France

Au-delà du niveau de vie, la mesure de la qualité de vie nécessite de s'intéresser à
plusieurs dimensions de la situation des personnes : par exemple, l'état de santé, le
niveau d'éducation, le degré d'insertion sociale, les conditions de vie matérielles ou les
niveaux de sécurité physique et économique entrent également en compte.

Une approche globale de la qualité de vie

Par rapport à l'ensemble de la population, les 25 % des personnes dont le niveau de vie
est le plus faible ont un plus grand risque de difficultés dans chacune des dimensions
de la qualité de vie considérées. A chaque fois, le risque est 1,5 à plus de 2 fois plus
élevé pour les 25 % des personnes les plus modestes.

Un premier indicateur de qualité de vie appréhende globalement ces risques. Les
personnes aux niveaux de vie les plus bas ont un risque d'avoir une qualité de vie
dégradée supérieur de 53 %. C'est aussi le cas des familles monoparentales (38 %). En
revanche, pour les personnes aux niveaux de vie les plus élevés, le risque d'avoir une qualité
de vie dégradée est plus faible de 40 %.

Les personnes de plus de 60 ans ou les personnes seules ont une qualité de vie
globale moins bonne que la moyenne, mais pour des raisons différentes. Les conditions de
vie matérielles et les contraintes financières détériorent la qualité de vie des personnes
seules, alors que ce sont les niveaux d'éducation et la santé qui diminuent la qualité de vie
des seniors.

En quatre ans, plus d'une personne sur cinq passe par une phase de
pauvreté « en conditions de vie »


Parallèlement à la notion de pauvreté monétaire, la pauvreté « en conditions de vie »
consiste à repérer les personnes qui sont privées d'un certain nombre d'éléments de bien-être
matériel, dans quatre grands domaines de la vie quotidienne : les contraintes
budgétaires, les retards de paiements, les restrictions de consommation et les difficultés de
logement. Ces deux formes de pauvreté ne se recoupent pas entièrement.

La pauvreté en conditions de vie n'est pas un phénomène rare. Sur quatre ans, entre 2004
et 2007, 22 % des adultes ont été touchés par la pauvreté en conditions de vie : 9,2 %
ont été pauvres une seule année, 4,3 % ont été pauvres quatre années de suite.

La pauvreté persistante est associée à des conditions de vie très dégradées, et touche des
personnes qui cumulent les désavantages sociaux : pauvreté monétaire, précarité vis-à-vis
du marché du travail, difficultés de santé. La pauvreté plus transitoire concerne des ménages
jeunes soumis à des contraintes budgétaires élevées mais passagères et des personnes
plus âgées qui se privent ponctuellement.

Les enfants des baby-boomers votent par intermittence, surtout quand ils
sont peu diplômés


Les jeunes générations sont moins souvent inscrites sur les listes électorales que leurs
aînées et l'écart est nettement plus élevé pour les non-diplômés. Les taux d'inscription et de
participation relativement faibles chez les jeunes, les chômeurs et les familles
monoparentales notamment entraînent une déformation du corps électoral participant par
rapport à la composition du corps électoral potentiel. Par exemple, lors des trois scrutins de
2007-2008, les moins de 26 ans représentent en moyenne 9 % des votants alors qu'ils sont
12 % du corps électoral potentiel.

Le déclin de la participation électorale n'est pas synonyme d'une montée de
l'abstention systématique : celle-ci ne concerne qu'environ 8 % des inscrits. En revanche,
les électeurs « intermittents » sont plus nombreux.

L'élection présidentielle est l'élection privilégiée par l'électeur intermittent, notamment chez
les jeunes, par ailleurs plus souvent intermittents que les autres. Sur les trois élections de
2007-2008, parmi les inscrits, près de sept jeunes de moins de 30 ans sur dix ont voté par
intermittence, dont trois en ne votant que lors du scrutin présidentiel. En comparaison, chez
les quarantenaires, cinq sur dix ont voté par intermittence, dont un seul en ne votant qu'au
scrutin présidentiel.


Analyse de la situation d'emploi selon l'origine des parents

Avec des
écarts qui varient en fonction du sexe, de l'expérience et des diplômes

Écarts de taux d'emploi des Français selon l'origine des parents :
le diplôme, l'expérience, la situation familiale n'expliquent pas tout


Le taux d'emploi des Français enfants d'immigrés du Maghreb est de 20 points plus faible
que celui des Français de parents nés français : 56 % contre 74 % pour les femmes, et 65 %
contre 86 % pour les hommes.

Les différences d'expérience, de diplôme, de situation familiale et de lieu de résidence
entre les deux populations n'expliquent qu'un tiers de cet écart. Le reste peut provenir
de l'existence de discrimination, mais aussi de tout ce qui n'est pas mesurable directement
(réseaux professionnels, capital culturel, etc.)

Pour les Français dont les parents sont des immigrés originaires d'Europe de l'Est, du Nord
ou du Sud, les écarts sont de moindre ampleur (moins de 6 points).

Les hommes et les femmes ne sont pas concernés de la même manière

Pour les hommes, l'écart d'emploi inexpliqué est plus faible lorsque le diplôme est plus
élevé : de l'ordre de 5 points pour des diplômes de niveau bac+3 ou plus.

En revanche, pour les femmes, cet écart ne s'atténue pas avec le diplôme. Si les écarts
inexpliqués sont également plus faibles pour les femmes les plus diplômées, ils sont élevés
pour un large spectre de diplômes (de 10 à 15 points), allant du CAP aux diplômes de niveau
bac+3.


Quelques autres sujets développés dans cette édition

Démographie, immigration, éducation : éclairage sur trois dimensions du portrait
social de la France


Démographie : au 1er janvier 2010, 64,7 millions de personnes vivent en France. La
fécondité se maintient à un niveau élevé (1,99 enfant par femme en 2009). L'espérance de
vie des femmes, 84,5 ans en 2009, est une des plus élevées d'Europe.
Celle des hommes
(77,8 ans) est dans la moyenne européenne.

La France se distingue des autres pays européens par l'importance de son solde
naturel (excédent des naissances sur les décès) : sans la France, le solde naturel de
l'Europe à 27 en 2009, qui est d'un peu moins de 600 000 habitants, serait divisé par
deux.

Immigration : 5 millions d'immigrés et 6,5 millions de descendants directs d'immigrés
vivent en France métropolitaine.

Education : Dans les conditions actuelles de la scolarité en France, un jeune de 15 ans
devrait passer encore un peu plus de 6 ans dans le système éducatif. C'est presque
un an et demi de plus qu'en 1985.

La facture énergétique des ménages serait 10 % plus faible sans l'étalement urbain
des 20 dernières années


Depuis 20 ans, les ménages ont continué à s'éloigner des centres urbains. Ce phénomène
d'étalement urbain s'est accompagné d'un agrandissement des logements. Cela explique
que, malgré l'amélioration de l'efficacité énergétique des habitations et des véhicules, la part
budgétaire consacrée à l'énergie ait peu varié sur la période.

Si les ménages habitaient en 2006 dans les mêmes logements que 20 ans auparavant
(en termes de surface et d'éloignement des grands centres urbains), leur
consommation d'énergie serait 10 % plus faible.

Les inégalités face au coût du logement se sont creusées entre 1996 et 2006

Les ménages consacrent une part plus importante de leurs ressources aux dépenses de
logement (loyers, remboursements d'emprunt, charges) que 10 ans auparavant. La hausse a
été plus forte pour les ménages à faibles ressources (les 30 % des ménages les plus
modestes) que pour les plus aisés. C'est le cas pour tous les statuts d'occupation,
accédant à la propriété, locataire du parc privé ou du parc social), mais plus
particulièrement pour les locataires du parc privé.

La disparité des temps annuels de travail amplifie les inégalités salariales

Les inégalités de revenu salarial viennent des écarts de salaire mais aussi des écarts de
temps travaillé dans l'année. Les écarts de revenu salarial sont donc, par construction,
nettement plus marqués que les écarts de niveau de salaire. Ainsi, le quart des heures
travaillées les mieux rémunérées sont en moyenne 3 fois mieux payées que le quart
des heures les moins rémunérées en 2008, l'écart s'accroît pour les revenus
salariaux : les 25 % de salariés aux revenus salariaux les plus élevés ont perçu sur
l'année 10 fois plus que les 25 % de salariés aux revenus salariaux les plus faibles.


- « France, portrait social », édition 2010
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Par Nicole Salez

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