Le château de Versailles un modèle de développement durable ? En tout cas, dans la résidence royale, les projets se multiplient : chauffage au bois, éclairage à led, tri des déchets... Deux questions à Jean-Jacques Aillagon, président de l'établissement public du musée et du domaine national de Versailles, qui a rejoint le Club DD.

Que fait le château de Versailles pour le développement durable ?
Jean-Jacques Aillagon : Le château de Versailles a pris plusieurs grands engagements, en particulier pour réduire les impacts environnementaux de ses activités.
En matière d'économie d'énergie, nos actions concernent le chauffage et l'éclairage des bâtiments (isolation des combles, optimisation des temps de fonctionnement, éclairage à led des décors du château...), mais aussi l'utilisation de la biomasse naturellement disponible dans nos parcs. Ainsi, une chaufferie bois, alimentée par nos ressources propres, sera bientôt mise en place sur le domaine de Trianon.
Nos efforts portent également sur la gestion des ressources en eau (récupération des eaux de toiture pour l'alimentation des fontaines, économiseurs d'eau dans les locaux de travail et les lieux publics), sur l'optimisation de la flotte de véhicules de services (véhicules moins polluants, non climatisés et électriques), sur la mise en œ,uvre d'un tri des déchets ou encore sur la généralisation des produits écolabélisés pour certaines activités (nettoyage, fournitures, etc.).
Par ailleurs, j'ai souhaité que le château de Versailles s'engage dans des actions à résonance sociale, notamment avec le recrutement de salariés handicapés.
Y-a-t-il des contraintes particulières au regard du lieu et de la fréquentation ?
J.-J. A. : Pas moins de 6,1 millions de personnes ont visité les châteaux de Versailles et de Trianon en 2010. Or, les conclusions de notre bilan carbone de juin 2010 font ressortir que la plus large part des émissions de gaz à effet de serre est directement liée à cette mission prioritaire d'accueil. J'ai donc souhaité que nos actions se concentrent sur les émissions liées au fonctionnement, à savoir l'énergie, le fret, les déplacements... Enfin, il nous faut concilier les interventions destinées à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments et l'intégrité architecturale d'un monument classé, tel que le château et le domaine de Versailles. À titre d'exemple, la réalisation de l'isolation thermique du bâti par l'extérieur (isolation des menuiseries vitrées) peut s'avérer difficile à réaliser. En revanche, l'isolation des combles est possible et devrait commencer sur certains espaces. Tout cela, sur des lieux aussi fragiles et précieux, ne peut se faire que progressivement.
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Le club développement durable des établissements et entreprises publics
Créé en octobre 2006, le club développement durable des établissements et entreprises publics regroupe une soixantaine d'adhérents dans le but de favoriser la réflexion stratégique et la mise en oeuvre du développement durable dans les organismes publics. Son action s'inscrit dans les engagements du Grenelle de l'environnement visant l'exemplarité des pouvoirs publics.
Présidé par Michèle Pappalardo, Déléguée interministérielle au développement durable et Commissaire générale au développement durable du ministère, et animé par la Délégation au développement durable, il contribue à faire du développement durable l'objectif partagé et structurant des stratégies, politiques et actions des organismes publics.
Source : Planète Grenelle N°5 La lettre du Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
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