Venue inaugurer sa statue de cire au Musée Grévin le 29 juin 2011, Cécilia Bartoli commente l'évènement et dit sa fierté d'être la première femme directrice artistique du festival de Pentecôte de Salzbourg. Interview.

Votre double de cire fait son entrée au Musée Grévin. Qu'avez-vous ressenti en le découvrant ?
C'était choquant quand même... parce que c'est moi... Le regard m'a tout de suite frappée. Les yeux, c'est le plus difficile, et ils sont si lumineux !
Vous avez choisi d'être représentée dans ce costume rouge et or. Pourquoi ?
C'est un costume de scène de castrat de l'école napolitaine du XVIIIe siècle, dans le style plutôt de Farinelli. 4000 enfants étaient castrés chaque année. Parmi eux, 100 ou 150 seulement faisaient carrière ! L'admiration qu'on éprouve naturellement pour leur art - les plus célèbres castrats inspirèrent les grands compositeurs de l'époque - ne doit pas faire oublier que c'est avant tout une histoire inhumaine.
Cette consécration au musée Grévin correspond-elle à un tournant, à un nouvel élan dans votre carrière ? Que se passe-t-il en ce moment ?
Oui tout à fait, puisque je suis devenue directrice artistique du festival de Pentecôte de Salzbourg ! Je suis la première femme en charge de cette fonction, avant c'était toujours des hommes, et des chefs d'orchestre ! Je succède à Ricardo Mutti, avant c'était Herbert von Karajan... Je vais faire de la musique mais aussi présenter des artistes. C'est magique, magnifique. D'abord parce que j'aime toujours préparer les programmes, avec de la musique inconnue ou mal connue. Et aussi parce que Salzbourg est important, dans le monde de la musique classique et pour moi en particulier. Quand Karajan m'a découverte il y a vingt ans, il m'a invitée à venir y chanter la Messe en si mineur de Bach.
Le thème du festival de 2012 c'est Cléopâtre ! On commence par le Jules César de Haendel, qui n'a jamais été donné à Salzbourg, avec une distribution exceptionnelle : Philippe Jaroussky, Andreas Scholl, Anne-Sophie von Otter (et Cécilia Bartoli elle-même, ndlr)... Puis on jouera la Cléopâtre de Massenet, qui n'est presque jamais représentée, avec Ludovic Tézier, Sophie Koch... On passera aussi des films sur Cléopâtre, et même des cartoons comme Astérix et Cléopâtre. Ca va être un programme de folie, il faut venir !
Allez vous interpréter des nouveaux rôles ?
Oui, on va donner l'Otello de Rossini à Zurich où je vais jouer Desdemone pour la première fois, et une reprise du comte Ory (de Rossini, ndlr), pour la première fois aussi et à Zurich toujours.
Aimeriez-vous jouer certains rôles en particulier ?
Don Juan ? (rires)
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