«Die Brücke», mouvement initiateur de la peinture expressionniste allemande, est présenté pour la première fois en France au travers de 130 œ,uvres exposées au musée de Grenoble, jusqu'au 17 juin 2012.
Grâce à un prêt exceptionnel du musée de Berlin, l'exposition qui vient de débuter à Grenoble est un événement : elle permet de découvrir - enfin - « Die Brücke », un des mouvements de peinture essentiels du XXème siècle et l'un des plus violents.
Parallèlement au mouvement « Fauviste », crée en France par Henri Matisse en 1905, quatre étudiants allemands de Dresde, Ernst Ludwig Kirchner, Fritz Bleyl, Karl Schmidt-Rottluff et Erick Heckel, lancent le mouvement expressionniste « Die Brücke », c'est-à-dire « le pont », allusion au philosophe allemand Nietzsche, pour lequel la vie humaine n'est pas une fin en soi mais « un pont » vers un monde meilleur. L'année suivante, Emil Nolde, déjà célèbre, puis Max Pechstein se joignent à eux.
«Si le mal existe, il faut le représenter !»
Révoltés par les contraintes du monde industriel, ils remettent en question la fonction esthétique de l'art, et clament : « si le mal existe, il faut le représenter! ». Pour eux, l'expression directe des émotions prime sur le métier et l'esthétique.

Ils rejettent la société bourgeoise dont ils sont issus, admirent l'œ,uvre de Paul Gauguin, se passionnent pour les arts primitifs et surtout pour les peintures de Vincent Van Gogh et Edvard Munch. Kirchner ira même jusqu'à peindre son autoportrait en «soldat à la main coupée», en hommage évident aux deux autoportraits de Van Gogh réalisés après qu'il se fut sectionné l'oreille.

Leurs peintures aux couleurs éclatantes représentent le plus souvent des corps nus et torturés, des paysages enflammés voire palpitants dans un style volontairement outré.

Artistes «dégénérés» pour les nazis
Classés artistes dégénérés par le pouvoir nazi en 1937, les peintres du mouvement «Die Brücke» seront pour la plupart frappés d'interdiction de peindre, leurs oeuvres confisquées, certaines détruites. 16.500 tableaux, sculptures, dessins et gravures ont ainsi été retirés des musées allemands.
L'exposition rassemble de nombreux tableaux et une sélection d'œ,uvres sur papier , un support privilégié par «Die Brücke» qui excellait dans le domaine de la gravure sur bois.

Elle offre une occasion exceptionnelle pour le public français de découvrir un mouvement essentiel de l'art du XXe siècle.
Musée de Grenoble du 30 mars au 17 juin
Tous les jours de 10H30 à 18h30, sauf le mardi
Fermeture le 1er mai
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