Jusqu'au 12 février
Composée d'une assise surmontée d'une corolle, “Aequorea” a été à Matali Crasset
inspirée par la majesté de la méduse éponyme.
A voir jusqu'au 12 février dans le cadre de l'exposition 'Préminaires'.

Matali Crasset s'inspire de la fluidité, de la grâce dans l'eau et de la forme d'ombrelle de la méduse pour inventer un module tout en légereté, une sorte de volume vide, destiné à accueillir les amoureux
Aequorea tient d'avantage de l'espace que de l'objet.
L'architecture moderne a décloisonné l'habitat pour permettre des
parcours plus fluides qui s'adaptent aux besoins de vitesse et, également, de respiration de la vie moderne.
Mais, pour cette même raison, nous avons perdu beaucoup de lieux d'isolement. Matali relève alors le défi de recréer les conditions propices à l'intimité tout en concevant une structure suffisamment modulable pour ne pas non plus perdre les avantages qu'offre l'ouverture des espaces architecturaux.
“Aequorea” se situe entre design et architecture. Elle fait penser aux cabanes improvisées construites par les enfants dans leurs chambres
à l'aide de draps, de chaises et autres objets divers. Lieux d'échanges d'échanges de secrets petits et grands, joie d'un territoire en propre, excitation d'être hors du champ de vision ou de surveillance des adultes...
L'intimité
En enfermant le couple derrière un rideau de filins, “Aequorea”
produit le même effet sur les adultes, avec l'élégance en plus. Tout est
question d'intimité, il faut être séparé du reste du monde et se retrouver face à face, seuls.
Pour renforcer cet effet de rupture avec le quotidien environnant, Matali a disposé une lampe de Wood à l'intérieur de la corolle. La perception des couleurs s'en trouve transfigurée et plonge le couple dans un univers onirique, une nouvelle dimension.
Une fois n'est pas coutume, Matali s'inspire ici des mondes parallèles de Barbarella, l'héroïne de bandes dessinées imaginées par Jean-Claude Forest, et rend hommage à cet l'univers à la fois poétique et sensuel. C'est un espace en référence : un espace quasi aquatique, tout en fluidité, qui gomme les contours, le contexte pour inviter à se laisser aller.
Ce clin d'oeil à la première femme libre de la bande dessinée est aussi porteur d'un message féministe qui ne serait pas une protestation mais plutôt une ode à la libération du corps.

Un désir de rupture
Si le design de Matali devait porter une autre revendication, ce serait
sans doute un désir de rupture avec la routine et la standardisation des
comportements. Il faut casser les rituels quotidiens. La surface arrondie
d'”Aequorea” s'oppose au rectangle sempiternel du lit.
Lire également dans le cadre de l'exposition 'Préliminaires'
--The Power of Love de Mathieu Lehanneur
--Belly Love - Design Florence Jaffrain
--Confession d'Arik Levy
Voir également l'article sur Matali Crasset : Les designers s'intéressent aux lovetoys
--Galerie Slott, 12, rue du château Landon, 75010 Paris
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