Cancer du Sein - L'Essentiel

Dans le cadre de la 6ème campagne de mobilisation au dépistage organisé du cancer du sein 'Octobre Rose 2010', voici quelques informations sur le cancer du sein : son bon pronostic, son épidémiologie, les différents types de cancers du sein.




Le sein est une glande qui joue un rôle important dans la féminité et dans l'image que la femme
a de son corps. Chaque sein est composé d'une vingtaine de compartiments, séparés par du
tissu graisseux, contenant les lobules qui produisent le lait en période d'allaitement. Des
canaux transportent le lait vers le mamelon. Les
hormones sexuelles de la femme (oestrogènes
et progestérone) ont une grande influence
sur les glandes mammaires. Les oestrogènes
permettent le développement des seins pendant
la puberté. La progestérone est principalement
présente pendant la deuxième partie du cycle
menstruel.

Du cancer lobulaire au cancer métastatique :
différents types de cancers du sein


Il existe différents types histologiques de cancers du sein : 95 % des cancers du sein sont des
adénocarcinomes , ils se développent à partir des canaux (cancer canalaire) ou des lobules
(cancer lobulaire).
Les cancers sont dits in situ lorsque les cellules cancéreuses se trouvent uniquement à l'intérieur
des canaux ou des lobules, sans que la tumeur ait infiltré le tissu qui les entoure.

Le cancer lobulaire in situ est assez rare. Il est plutôt considéré comme un facteur de risque
de développer un cancer du sein que comme un cancer. La prise en charge du cancer lobulaire
in situ est différente de celle des autres cancers du sein.

Le cancer canalaire in situ ou carcinome canalaire in situ, est le plus fréquent. Huit cancers
in situ sur dix sont des cancers canalaires in situ. Ils sont le plus souvent découverts lors d'un
dépistage systématique (lors de la mammographie et/ou de l'examen clinique des seins par le
médecin). Quelquefois, c'est un écoulement de sang par le mamelon ou un eczéma du mamelon
qui révèle le cancer.

Les cancers canalaires ou lobulaires in situ peuvent secondairement infiltrer les tissus voisins et
devenir des cancers infiltrants. Dans ce cas, les cellules cancéreuses peuvent se propager dans
les ganglions situés dans le creux des aisselles, les ganglions axillaires. C'est ce que l'on appelle
l'envahissement ganglionnaire. Lorsqu'il y a un envahissement ganglionnaire, il existe un risque
de propagation à d'autres organes, c'est‑à‑dire un risque de développer des métastases.
Ainsi, quand les cellules cancéreuses se propagent dans d'autres parties du corps pour y former
une autre tumeur, qu'on appelle métastase, on parle de cancer métastatique.


Épidémiologie

Le cancer du sein reste de loin le cancer le plus fréquent chez la femme avec 52 588 nouveaux cas
estimés en 2010 en France

*HCL, InVS, INCa, Francim, Inserm, Projections de l'incidence et de la mortalité par cancer en France en 2010. Rapport
technique. Avril 2010.
devant le cancer colorectal et le cancer du poumon. Il représente 34 %
de l'ensemble des nouveaux cas de cancers chez la femme. Tous sexes confondus, il se situe au
deuxième rang des cancers derrière le cancer de la prostate.

Avec 11 289 décès estimés en 2010, le cancer du sein est au 1er rang des décès par cancer chez la
femme et représente 18,5 % des décès par cancers féminins.

L'incidence du cancer du sein augmente de manière importante et constante : le taux d'incidence
standardisé à la population mondiale a presque doublé entre 1980 et 2005 passant de 56,8 à
101,5 cas pour 100 000. Toutefois, cette évolution (en moyenne de
+2,4 % par an entre 1980 et 2005) s'est légèrement ralentie entre 2000 et 2005 (+2,1 % par an)

*Belot A. et al, (2008). Cancer incidence and mortality in France over the period 1980‑2005. Rev Épidemiol Sante Publique.
2008 Jun, 56(3): 159-75.
.

Selon les projections

*Les estimations pour 2010 sont des projections fondées sur des hypothèses, les données entre 2005 et 2010 n'étant pas
encore disponibles.

qui font l'hypothèse d'une stabilisation de l'évolution sur la période récente,
le taux d'incidence standardisé à la population mondiale est estimé à 100 cas pour 100 000
femmes en 2010. De ce fait, un infléchissement de la hausse de l'incidence pourrait être observé
sur la période projetée 2006‑2010.

La mortalité qui était restée stable depuis 1980 amorce une décroissance en 2000 (-0,4 % par
an en moyenne entre 1980 et 2005, -1,3 % par an entre 2000 et 2005). Les projections qui font
l'hypothèse d'une prolongation de la tendance récente du risque de décès estiment le taux de
mortalité standardisé à la population mondiale à 16,2 décès pour 100 000 femmes en 2010.

Ces évolutions inverses de l'incidence et de la mortalité par cancer du sein entre 1980 et 2005
s'expliquent par les progrès thérapeutiques et l'amélioration de la prise en charge mais également
l'extension de la pratique du dépistage, seul moyen permettant un traitement plus efficace de
tumeurs dépistées à un stade précoce et donc l'amélioration du pronostic.

L'hypothèse de stabilisation du risque, retenue pour fournir les projections 2010, est basée
sur des données épidémiologiques et médico‑administratives (données ALD) qui décrivent une
diminution de l'incidence du cancer du sein sur la période récente en France. Cette diminution
serait potentiellement liée à une diminution de la prescription des T raitements Hormonaux
Substitutifs (THS) de la ménopause

*« Baisse de l'incidence des cancers du sein en 2005 et 2006 en France : un phénomène paradoxal », CNAMTS et Arcades,
Bull. Cancer 2008, 95(1) :11-5.


*Fontenoy AM, Leux C, Delacour-Billon S, Allioux C, Frenel JS, Campone M, et al. Recent trends in breast cancer incidence
rates in the Loire-Atlantique, France: a decline since 2003. Cancer Epidemiol. 2010, 34(3): 238-43.


Un cancer de bon pronostic

Le cancer du sein est un cancer de bon pronostic avec une survie à 5 ans supérieure à 80 %. T ous
stades confondus, les taux de survie relative du cancer du sein à 1, 3 et 5 ans sont respectivement
de 97 %, 90 % et 85 %, selon une étude des registres du réseau Francim portant sur la période
1989‑1997

*Survie des patients atteints de cancer en France : étude des registres du réseau Francim. Paris : Springer- Verlag, 2007.
.

Détecté à un stade précoce, la survie relative à 5 ans est supérieure à 90 %14. D'où l'intérêt de
pouvoir dépister tôt ce cancer afin de le traiter efficacement.
Dans l'étude E urocare15 qui s'intéresse à la survie des cas diagnostiqués entre 1995 et 1999 dans
23 pays européens (83 registres, 2,7 millions de cas de cancers inclus), la France affiche un taux
de survie relative à 5 ans de 83,1 % et se situe au‑dessus de la moyenne européenne (79,4 %).
Enfin, l'étude mondiale publiée dans the Lancet Oncology16 portant sur 1,9 million de cas dans
31 pays (101 registres), diagnostiqués entre 1990 et 1994, classe la France au septième rang
mondial avec un taux de survie à 5 ans du cancer du sein estimé à 79,8 %.



Source : ministère de la Santé et des Sports, Institut National du Cancer

Par Nicole Salez
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