Sommet sur les marchés financiers et l'économie mondiale
Le sommet du G20 s'ouvre vendredi soir 14 novembre à Washington pour tenter d'enrayer la pire crise financière depuis la Grande dépression de 1929. Pendant ce temps plusieurs pays tentent de faire face à la bourrasque en alliant colmatage et relance, tandis que plane l'ombre de la récession sur certains.
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Pendant deux jours les représentants des pays du G20
* Le G20 concentre 85% du PIB de la planète et les deux tiers de sa population. Le G20 réunit les membres du G8 des pays parmi les plus puissants économiquement du monde ( États-Unis, Japon, lAllemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Russie) auxquels d'ajoutent 11 pays à économies émergentes (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Turquie) et l'Union européenne.
, après plusieurs exercices préparatoires de-ci et de-là, vont s'atteler à résoudre les graves problèmes actuels des marchés financiers et de l'économie mondiale.
Europe et pays de l'OCDE
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a averti vendredi qu'il ne fallait pas attendre 'dans l'immédiat un miracle' de ce sommet, mais plutôt le 'début d'un processus'. Il a néanmoins espéré des 'décisions concrètes', rappelant que les pays européens préconiseront une régulation accrue et un rôle plus important pour le Fonds monétaire international (FMI).
D'ores et déjà, la zone euro est entrée en récession pour la première fois depuis sa création en 1999, avec un recul de 0,2% de son Produit intérieur brut au troisième trimestre par rapport au précédent, a indiqué vendredi l'Office statistique européen Eurostat.
De son côté, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a prévu que le PIB de ses pays membres devrait reculer de 0,3% en 2009. La récession devrait s'établir l'an prochain à 0,9% aux Etats-Unis, à 0,5% dans la zone euro et à 0,1% au Japon. Le taux de chômage dans l'OCDE passerait de 5,9% en 2008 à 6,9% en 2009 et 7,2% en 2010, la zone euro devant être particulièrement touchée.
Etats-Unis
D'abord réticent à toute refonte globale, le président George W. Bush a finalement déclaré jeudi 13 novembre que le sommet de Washington devait 'jeter les bases' de réformes du système financier, sans pour autant remettre en cause le modèle capitaliste.
En attendant, les Etats-Unis ont annoncé pour octobre, premier mois du nouveau budget fédéral, un déficit record. Selon les informations diffusées par Associated Press, il atteint 237.2 milliards de dollars, soit plus de la moitié du déficit enregistré pour la totalité de l'année budgétaire précédente qui s'est achevée au 30 septembre avec - 454,8 milliards de dollars. Le déficit enregistré en octobre reflète les sommes importantes que le gouvernement américain a commencé à injecter dans le système financier, dans le cadre du plan Paulson de 700 milliards de dollars d'aide public, pour enrayer la crise. 115 milliards de dollars sont ainsi alloués à la recapitalisation des plus grandes banques du pays et 250 millions de dollars sont destinés à soutenir de la même façon de nombreuses autres banques, dans un premier temps. Tout ceci afin d'améliorer les conditions du marché du crédit et éviter à toutes forces un 'credit crunch' qui plongerait les Etats-Unis dans une récession durable.
Quand au reste du budget initialement prévu dans le cadre du plan Paulson, il se pourrait qu'il serve à recapitaliser des institutions non financières, type assurances, et aussi à favoriser l'accès des consommateurs au crédit en dehors du système bancaire, notamment le marché du crédit automobile, celui des prêts étudiants et celui du crédit par carte bancaire, de manière à relancer la consommation.
Chine
Les fondamentaux de l'économie chinoise sont 'bons', en dépit du 'défi sérieux' pour la Chine que représente la crise internationale, estime pour l'heure à Pékin Mu Hong, vice-président de la Commission pour la réforme et le développement, principal organisme de planification économique.
Il n'empêche que Pékin a annoncé début novembre un plan de relance budgétaire de 4.000 milliards de yuans (586 milliards de dollars) jusqu'à la fin 2010, visant à stimuler la demande intérieure pour parer au ralentissement de sa croissance et à la stagnation de ses exportations — principal moteur de son économie — provoqués par la crise financière mondiale.
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