Mr. Thake - J.B. Morton

ou les tribulations, les infortunes et les déboires d'un gentleman anglais

Pour surmonter la morosité ambiante, amusons-nous sans modération avec 'Mr. Thake, ou les tribulations, les infortunes et les déboires d'un gentleman anglais', de John Bingham Morton (1893 1979), ce chef-d'oeuvre de l'humour anglais qui a inspiré plus d'un artistes, parmi lesquels P.G. Woodhouse, les Monty Python, ou encore John Lennon. Un festival du 'nonsense' qui paraît pour la première fois en français. Pendant cinquante ans, de 1924 a 1975, JB Morton a publié de faux échos mondains dans le quotidien, Daily Express, sous le nom de Beachcomber.



Source majeure des Monty Python, admirées de Chesterton, qui les recevait comme un « vent grondant de rire élémentaire, essentiel », d'Evelyn Waugh, pour qui elles furent le comble de la « fertilité comique », de John Lennon, qui fit de Beachcomber un pseudonyme, ou encore de l'auteur de comic-fantasy Terry Pratchett, les chroniques de Beachcomber aidèrent, cinquante et un ans durant (1924-1975), les lecteurs du Daily Express à mettre un nez rouge à la grisaille des temps ou à repeindre en jaune framboise la noirceur de l'histoire.

Création d'un mister Jeebee Morton, ces chroniques consistent en un florilège poignant de correspondances méticuleusement absurdes et signées O(swald). Thake, sorte de tory tendance groucho, postées de lieux improbables tels l'hôtel Colossal de Brighton ou l'hôtel Malsain de Paris. Le monde (ses contrées, son babil, ses thés dansants) n'est qu'un immense sabot pour les deux pieds d'O. Thake, qui tente en permanence d'échapper à divers périls (jouer du basson dans un jazz-band, devenir agent littéraire de maints bas-bleus envahissants, de rats d'hôtel entreprenants) ou de s'offrir en fatal sacrifice pour le bien de la communauté. Se collant régulièrement une flèche dans le pied, son arc a plusieurs cordes : la rencontre intéressante, la causerie pertinente, la balade enrichissante, l'initiative florissante. Bilan de quoi, joué, moqué, chansonné, Oswald le floué devient un gag en col dur, l'œ,il niais d'un cyclone comique en perpétuel déplacement. À recommander donc, sans modération, à tout amateur de « couteau sans lame auquel manque le manche ».



- Mr. Thake, ou les tribulations, les infortunes et les déboires d'un gentleman anglais
- John Bingham Morton
- Préface : John Bingham Morton
- Postface : Thierry Beauchamp
- Traduit de l'anglais par Thierry Beauchamp
- Editeur : Le Dilettante
- 280 pages
- 14x20.5 cm
- Parution : mai 2010
- 20€



Par Nicole Salez
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