Les films qui savent parler aux femmes : ROOM

Envie d’aller au cinéma ? Mais comment choisir parmi toutes les  nouveautés qui s’affichent? Justement, Cine-Woman sélectionne les films qui savent parler aux femmes. Cette semaine, un drame inspiré de plusieurs faits divers : Room de Lenny Abrahamson. En salle le 9 mars 2016.

 

 Jacob Tremblay et Brie Larson dans Room - Toutpourlesfemmes

 

L’HISTOIRE 

Jack a cinq ans et vit seul avec sa mère. Comme les autres enfants, Jack commence à appréhender le monde qui l’entoure : il sait compter, raconter des histoires, apprend à écrire… Mais, son univers est limité aux quatre murs d’une chambre sans fenêtre et dont la porte est obstinément fermée de l’extérieur.

Jack est l’enfant que Ma a eu de l’homme qui l’a un jour kidnappée puis séquestrée. Voilà sept ans qu’elle n’a pas vu une rue, un arbre, qu’elle n’a plus eu d’autre contact humain que son fils et son tortionnaire.

Pour donner une chance à Jack de découvrir la vie, la vraie, et pour sortir enfin de cet enfer, Ma va mettre en place un plan. Risqué, le plan.

Les films qui savent parler aux femmes : Room

CE QU'EN DIT LE FILM 

Inspiré de plusieurs faits divers qui ont défrayé la chronique – dont l’histoire d’Elisabeth Fritzl, séquestrée et violée par son père dans une cave sous la maison familiale pendant 24 ans ! – Room est l’adaptation du livre d’Emma Donoghue dont elle signe elle-même le scénario.

Habilement, le film traite moins de l’enfer de cet enfermement contraint, qui est peu montré comme tel, pour s’intéresser en profondeur à la relation qui lie la mère et ce fils imposé. Cette relation, certes idéalisée, sera d’ailleurs la clé pour réussir à s’enfuir. Une fois la liberté retrouvée – et c’est loin d’être une mince affaire - , ce lien affectif, maternel et filial fort sera encore mis à l’épreuve d’une vie quotidienne plus banale, avec ses conflits, ses incompréhensions, ses dangers que le fils comme sa mère devront affronter.

Les films qui savent parler aux femmes : Room

Scindé en deux parties distinctes, l’enfermement et la liberté retrouvée, le film se concentre donc beaucoup plus sur la manière dont cette maternité forcée va permettre à Jack et à Ma de se reconstruire, ensemble mais chacun avec des problèmes différents, le petit garçon devant découvrir un monde infini, sa mère devant accepter qu’on lui ait volé sept ans de sa vie, de sa jeunesse. Une double résilience complexe à appréhender et à comprendre, notamment pour l’entourage.

Outre ces grands principes de psychologie humaine et familiale, le film repose sur l’interprétation sans faille de ses acteurs. A 9 ans, Jacob Tremblay est parfait et déjà un habitué des plateaux de tournages de pub, de séries TV et désormais de films. Brie Larson, encore méconnue ici, vient, à 25 ans, de rafler l’Oscar pour l’un de ses premiers rôles au cinéma. Sans jamais être démonstrative, elle parvient à mettre en avant la maîtrise de soi nécessaire pour « accepter » sa captivité, sa maternité tout en gardant la force d’une rébellion indispensable pour espérer un jour retrouver la liberté. Puisant et émouvant.

Par Véronique Le Bris

Cine-woman

Portrait de Véronique LE BRIS

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