Les figures de l’ombre, le film de mars

Quelle place ont eu les femmes dans la conquête spatiale américaine ? Une place capitale ! répondent Les Figures de l’ombre, ce long métrage qui revient en détail sur leur contribution. Mais, pas n’importe quelle femme.

Des femmes et des étoiles

Le film commence de manière anecdotique. Dans l’Amérique colorée et vintage des années soixante, trois femmes noires sont bloquées dans leur voiture. Elles sont superbement habillées et bien mises et l’on devine, à leur conversation, qu’elles travaillent toutes les trois à la Nasa.

La section des femmes scientifiques noires de la Nasa - Les figures de l'ombre, le film de mars 

A la Nasa ? En 1960 ? Oui, et pas comme secrétaires ! Toutes trois sont des mathématiciennes de haute volée qui apportent leur contribution dans une aile isolée de la Nasa, le West Computing, réservée aux femmes noires. Elles travaillent entre elles, vivent entre elles, sont moins bien payées que leurs homologues blanches. En revanche, elles assurent.

Mettre John Glenn en orbite

Tant et si bien que quand l'URSS prend un incontestable leadership en envoyant Youri Gagarine dans l’espace, la Nasa mise tout sur ses employées, profils les plus atypiques inclus. Voilà comment trois d’entre elles vont être repérées et intégrées avec douleur aux équipes les plus performantes pour parvenir à hisser John Glenn, décédé en décembre 2016, en orbite autour de la terre.

Katherine Johnson, la reine du calcul - Les figures de l'ombre, le film de mars 

Sans elles, sans leur génie du calcul, de l’ingénierie et de l’informatique, John Glenn serait comme ses prédécesseurs américains, retombé très vite sur ses pieds. Grâce à elles, il fait une rotation complète. Et la Nasa et l’Amérique ont réussi à prendre une avance significative dans la course aux étoiles.

Une reconnaissance tardive mais méritée 

C’est un livre, celui de Margot Lee Shetterly, qui a d’abord raconté le destin exceptionnel de ces trois génies des sciences et de leur contribution essentielle à l’histoire contemporaine américaine. Le film les rend encore plus accessibles. Il retrace leur parcours fidèlement et avec humour, en insistant sur le mépris et sur la ségrégation dont elles étaient victimes chaque jour. 

Les trois génies qui ont permis à John Glenn de réussir sa mission - Les figures de l'ombre, le film de mars 

Mais, en apportant leur contribution, elles ont autant réussi à booster leur pays que la condition des femmes noires en Amérique. Une reconnaissance certes tardive mais absolument nécessaire qui pourrait donner des idées à toutes les jeunes filles scientifiques en devenir. On en manque, qu'elles y croient!

Véronique Le Bris 

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