Réveillon à Venise

Réveillon à Venise

Qui n'en a pas rêvé ? C'est possible avec un petit budget, un ordinateur et de la ténacité. Récit d'une histoire vraie.

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Je ne suis pas une femme très organisée. En fait, j'ai toujours adoré improviser. Mais ça, avant la vie de famille, c'était facile, un vrai bonheur. Après, c'est devenu plus compliqué, à cause de ces questions rituelles qu'ils ont tous à me poser : « Qu'est-ce qu'on fait cet été, à Noël, à Pâques et à la Trinité ? » Comme si j'étais le chef, le big boss, le grand manitou, la reine de l'organisation.
Alors pour combler mes lacunes, j'ai mes petits trucs et arrive en général à leur improviser quelque chose, au gré des saisons.
Ce dont je suis le plus fière : le 31 décembre 2006.... à Venise. Un séjour totalement improvisé, je le jure : quelques jours avant, on se retrouve à dîner avec les enfants, si l'on peut dire, car entre-temps, ils sont devenus grands, lui lycéen, elle étudiante. Il semble que leurs projets de réveillon capotent. « Et vous, vous faites quoi ? » « Nous ? On sait pas encore ! ».
J'ai une idée. Si on allait tous les quatre à Venise ? Budapest ?
Venise l'emporte, à l'unanimité.



Quand tout le monde est couché, je me rue sur Internet. Dans la nuit du 26 ou 27 décembre. Je tape sur Google : Vols Paris-Venise. J'ai 4 places à 300 euros, avec départ le 29 décembre, retour le 1er janvier.
Les jeunes sont partis, le papa dort. J'hésite, car outre que je ne suis pas organisée, je suis indécise, normal, je suis balance. Je vais me coucher. A cinq heures du matin, je me réveille en pensant que ces places « dernière minute » (compagnie régulière s'il vous plaît Alitalia !) se seront peut-être envolées sans nous demain matin. Sûrement même. Je réveille mon voisin, lui expose le problème. Il marmonne : « Fais comme tu veux. » Je me lève, retourne sur Internet, les places sont toujours libres. Je clique. Je réserve. Je donne le numéro de carte bleue, c'est parti. Il est cinq heures. Paris dort toujours.


Trois nuits dans un palais vénitien

Le lendemain, la question cruciale se pose : où va-t-on loger ? Re-Google. Hôtels Venise. Là, faut pas rêver, je tape 3 nuits, deux chambres pour quatre personnes. Niente. Une nuit par ci, une autre par là, même une possible au Danielli, ah ! une nuit au Danielli, mais les tarifs s'affichent, horrifiants. Euh, non. Dommage.



Alors j'ai l'idée d'aller voir sur homelidays, mon site à moi, mon recours magique, ma merveille. Et je tape Venise. Sur homelidays, on trouve des appartements et des maisons que louent des particuliers. (Je viens d'y retourner voir, pour cet article. Toujours pareil. Pour Venise , dix pages, dix offres par pages). Les appartements sont décrits avec précision, il y a des appréciations de locataires et surtout, il y a des photos. On s'y croirait. C'est tellement beau parfois que je voyage en rêve. Habiter dans ces lieux magiques. Mais les disponibilités sont réduites. Quand même, j'en trouve un, le rêve. Impatiente, je téléphone. Yes english, it's better, if you don't speack french. Non, son appartement est déjà loué, mais son père en a un, peut-être ... Je vous passe les détails. Ça a marché.
Nous avions convenu que le papa nous attendrait à la station de vaporetto Fondamenta Nuevo.

Et lorsque nous sommes arrivés à Fondamenta Nuevo, un monsieur d'un certain âge, de grande classe, nous attendait pour nous conduire à notre demeure, dans un ancien palais, superbe. Ah ! Thomas Mann, Mort à Venise, Luchino Visconti !
Nous avons payé 380 euros pour trois nuits, avec deux chambres en duplex, une salle à manger, une cuisine, une vue sur les toits de Venise.


Inoubliable



Inoubliable aussi le réveillon où nous n'avions pratiquement rien à manger ni à boire car les restaurants étaient complets et à Venise, toutes les boutiques ferment vers 17 heures, je crois. Mais à minuit, sur la place Saint-Marc, nous y étions....



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Par Marie Claude Auger
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