Bedri Baykam : Hommage Edvard Munch

A La Pinacothèque de Paris, en accès libre

Jusqu'au 18 juillet 2010, La Pinacothèque de Paris invite Bedri Baykam pour une 'carte blanche' en hommage à Edvard Munch, en parallèle de la présentation des oeuvres du grand peintre norvègien : 'Edvard Munch ou l''anti-Cri'. Bedri Baykam réinterprète l'oeuvre de Munch, ses inspirations, ses questions, ses tourments, à travers un ensemble de treize tableaux en relief, de grands formats, où se mêlent les graffitis, le collage, la photo et une nouvelle technique qu'il a choisie d'appeler 'les 4D'.




C'est en 2002, lors de la deuxième biennale d'art contemporain de Buenos Aires où il est
juré, que Marc Restellini, actuellement directeur de la Pinacothèque de Paris, remarque Bedri Baykam. Fasciné par un style débridé et une vraie
liberté de ton où se croisent un monde de références et un expressionnisme très transgressif,
Marc Restellini pense naturellement à Bedri Baykam pour une « carte blanche » en hommage
à Edvard Munch. Marc Restellini voit également en Baykam une possibilité de donner
la parole à un intellectuel turc très engagé qui réintroduit le rapport du politique à l'art dans
un contexte tendu sur fond de décor d'une entrée de la Turquie dans l'Europe.

À travers un ensemble de treize tableaux en relief, de grands formats, où se mêlent les grafitis, le collage
et la photo, Bedri Baykam réinterprète l'oeuvre de Munch. L'artiste s'est emparé du procédé lenticulaire, technique
utilisée habituellement pour donner du relief aux cartes postales et l'a réadaptée à travers une mixité
de matériaux et de champs optiques permettant de développer une quatrième dimension donnant un effet
de relief à ses toiles, celle du temps : trait d'union entre le passé, le présent et l'avenir. Cette nouvelle technique
qu'il a choisie d'appeler « les 4D » suscite depuis 2007 beaucoup d'intérêt en Europe et aux États-Unis.



Ses thèmes de prédilection oscillent entre un érotisme plutôt rabelaisien et une réinterprétation de l'histoire
de l'art, sans omettre surtout la toile de fond politique perceptible dans la plupart de ses travaux. Car Bedri
Baykam, ardent kémaliste, également écrivain, est souvent considéré comme l'un des principaux intellectuels
turcs opposés au mouvement islamiste qui domine la scène politique en Turquie actuellement. Après avoir mis
en peinture ses « Couches Transparentes » (1998-2000) et exploité divers champs de lumière sur ses photos
digitales, (série « Intrigues Féminines » 2000-2002) il a également produit une série de « Transparences matérielles
» (2006-2007). Le résultat de ces expériences sur la surface lenticulaire lui a permis de creuser en profondeur
cette sensation de vertige et de voyage dans le temps.

À l'occasion de cette « carte blanche » Bedri Baykam est allé à Oslo sur les pas de Munch, poussant ses
investigations jusqu'à Aasgaardstrand, village de pêcheurs où l'artiste norvégien t subir à ses toiles son « traitement
de cheval ».

Parallèlement à l'exposition Edvard Munch ou l'« anti-Cri » ses versions personnelles sur la « Madone », « Le
Baiser », « Puberté », « La Sirène », « La danse de la vie », « L'enfant malade », ou encore « Jaeger et les autres »
et inévitablement « Le Cri », transcrivent l'importance du vécu personnel dans l'oeuvre de Munch : une orchestration
se jouant entre ses sources d'inspiration, ses nombreuses réflexions et explorations artistiques, ses
tourments et ses démons. Un Munch multidimensionnel à vrai dire, pure synthèse de complexité, de sensibilité
et de créativité à l'état brut.


- « Carte blanche à Bedri Baykam —, Hommage à Edvard Munch »
- du 15 avril 2010 au 18 juillet 2010
- Pinacothèque de Paris (patio du musée)
- 28, place de la Madeleine
75008 Paris /
Tél. : 01 42 68 02 01
- Horaires: tous les jours
de 10h30 à 18h.
Le samedi 1er mai et le mercredi 14 juillet 2010, ouverture de 14h à 18h.
Nocturne tous les mercredis jusqu'à 21h.
- Accès:
Métro : lignes 8, 12 et 14, station Madeleine,
sortie place de la Madeleine /
Bus 42 et 52, arrêt : Madeleine et Madeleine-
Vignon. Bus 24, 84 et 94, arrêt : Madeleine
- accès libre
-------------------------------------------------------------------------------------------- Lire également :
- Edvard Munch ou l'anti-cri
- Exposition Edvard Munch : catalogue et album



Par Nicole Salez

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