Tête maorie remise à la Nouvelle Zelande

Le Muséum d'histoire naturelle remet la première tête de guerrier maori

A Rouen le 9 mai 2011, la tête maorie du Muséum d'Histoire
Naturelle sera remise à la Nouvelle Zélande. Une première en France. Le retour de cette tête maorie à son peuple d'origine, vient clore cinq années de débats éthiques, scientifiques, politiques et juridiques. Les autres têtes maories présentes dans les musées français seront rendues en 2012.

Première restitution française
d'une tête maorie, le 9 mai
à Rouen.
Détenue par le Muséum d'Histoire
Naturelle depuis 1875, elle sera définitivement remise à son peuple lors d'une cérémonie traditionnelle.

Le 9 mai à 10h30, la députée-maire de Rouen, Valérie Fourneyron, accueillera à l'Hôtel de Ville de Rouen les autorités néo-zélandaises et Rosemary Banks, l'ambassadeur de Nouvelle-Zélande à Paris

La cérémonie devrait durer deux heures,
selon des rites orchestrés par les représentants maoris eux-mêmes

Cette tête maorie, première à quitter le territoire français pour regagner la Nouvelle-Zélande où elle sera inhumée selon
les rites coutumiers.

Les autres restitutions, de toutes les têtes
maories détenues par les musées français, se succéderont début
2012, selon les termes de la loi votée en mai 2010 par l'Assemblée
Nationale. Elles sont une quinzaine
dispersées dans des musées de Paris, Marseille, Nantes, La
Rochelle et Lyon.

Cette tête sera déposée
au Musée national Te Papa Tongarewa de Wellington, la capitale de la Nouvelle-Zélande,
avant d'être rendue aux tribus concernées pour être inhumée selon les
coutumes maories.

Cette cérémonie met un terme à cinq années de discussions éthiques, scientifiques, politiques et juridiques.


Quelques repères chronologiques

Années 1980 : le musée national de la Nouvelle-Zélande Te Papa, à Wellington, cherche à rapatrier des têtes maories.

1992
La Nouvelle-Zélande réclame les têtes éparpillées à travers le monde.,
La Suisse, la Grande-Bretagne, le Danemark, les Pays-Bas, l'Allemagne, mais aussi l'Argentine et l'Australie répondent favorablement. La France ne donne pas suite.

2006, Sébastien Minchin, tout jute nommé directeur du Muséum de Rouen s'attache au dossier de la restitution de la tête maorie. Il sera suivi dans sa décision de restitution par le Conseil municipal.

Coup de théâtre. La ministre de la Culture et de la Communication de l'époque, Christine Albanel s'oppose à la restitution. Au grand dam des institutions municipales et scientifiques de Rouen !

29 juin 2009, nouveau rebondissement : le Sénat vote la loi en faveur de la restitution. Il reçoit le soutien
de Frédéric Mitterand, nouveau ministre de la Culture et de la Communication. Ce dernier déclare : 'On ne
construit pas une culture sur le trafic. On construit une culture sur le respect et sur l'échange'.

4 Mai 2010 : l'Assemblée Nationale adopte à la quasi unanimité (457 députés pour et 8
contre) la proposition de loi. Selon ce texte, définitivement adopté par le Parlement, 'les
têtes maories conservées par des musées de France cessent de faire partie de leurs
collections pour être remises à la Nouvelle-Zélande. »




Par Elsa Menanteau

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