Les Maoris

Tatouages et rites ancestraux

En rendant la tête maorie, la ville de Rouen a voulu démontrer son engagement pour le respect des peuples. Quel est le sens de ces têtes tatouées ? Quelques éléments historiques et ethnographiques, dont le Haka qui a été rendu célèbre dans le monde entier par les All Blacks

Tous les Maoris de haut rang, guerriers et chefs de tribu, étaient tatoués.

Selon leurs traditions, la
tête est considérée comme la partie sacrée du corps. Le peuple maori avait coutume de conserver
les têtes tatouées des guerriers morts au combat et de les exposer dans un endroit où chacun
pouvait les vénérer jusqu'au moment où ils estimaient que l'âme du défunt était partie.

Les têtes
étaient alors inhumées. En les découvrant, au XVIIIe siècle, les colons européens vont être
fascinés par ces têtes momifiées. La première tête maorie possédée par un Européen est acquise
le 20 janvier 1770 par M. Joseph Banks, naturaliste au sein de l'expédition du capitaine Cook. Il
s'agit de celle d'un tout jeune homme de quatorze ou quinze ans, tué dans le seul but de
récupérer sa tête tatouée.

Les têtes maories étaient volées ou négociées comme des objets de
curiosité et certains occidentaux ont commencé à les collectionner tel le général Horatio Gordon
Robley qui en possédait trente-cinq. Médecins, collectionneurs, anthropologues, géologues,
naturalistes, soldats, botanistes et archéologues en rapportaient de leurs voyages en Nouvelle-Zélande.

Les hommes tatoués étaient en danger, constamment épiés et convoités. La demande était telle
que, alors que les tatouages du visage étaient traditionnellement réservés aux nobles et libres, de
nombreux esclaves ont été tatoués comme des chefs guerriers. Ils étaient décapités une fois leurs
cicatrices guéries, et leurs têtes étaient séchées puis vendues. Quand le trafic est devenu général,
les indigènes ont cessé de préserver les têtes de leurs proches, de peur que celles-ci ne soient
dérobées ou vendues.

Lentement le trafic est devenu un scandale public, parallèlement à l'essoufflement de la pratique
dans les familles maories, et à la diminution du nombre de Maoris traditionnellement tatoués.

En 1831, le gouvernement britannique vote une loi interdisant le marché des têtes naturalisées,
mettant fin à ces abominations.

Dans les années 1980, soucieux de permettre à ses ancêtres de trouver la paix, le peuple Maori
réclame leur restitution afin de leur offrir une sépulture conforme à leur culture. Selon la
commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, plus de 320 restes humains maoris
ont été restitués sur les quelque 500 dispersés dans le monde.

Découverte en 1642 par le hollandais Abel Tasman, la Nouvelle-Zélande se caractérise
aujourd'hui par sa lutte contre toute trace de discrimination raciale et travaille à une restitution
partielle, mais significative, de terres aux tribus maories.

All Blacks - Haka


Les Maoris, population polynésienne habitant la Nouvelle-Zélande depuis le VIIIe siècle, seraient
aujourd'hui environ 600.000 sur une population de plus de quatre millions.

L'équipe de rugby de Nouvelle-Zélande a popularisé leur danse rituelle, le Haka, interprétée avant
chaque match des All Blacks et désormais connue dans le monde entier.




Par Elsa Menanteau

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