Portrait d'une femme moderne dans un monde d'hommes
Le 25 septembre 2011, Madeleine Dubois se présente aux élections sénatoriales en Haute Loire. Femme de terrain, Madeleine Dubois est viscéralement attachée à ce département où elle œ,uvre depuis près trente-cinq ans comme l'ont fait ses grand père et arrière grand-père en leurs temps. Une courageuse aventure de femme moderne dans un monde d'hommes.

Dans la famille, on fait de la politique de père en... petite fille. Son arrière grand-père Adrien Michel était député-maire d' Yssingeaux. Son grand-père Augustin aussi.
Une affaire de famille
Madeleine Dubois attrape le virus très tôt. En 1973, étudiante en lettres, elle trouve un job d'été d'assistante de Jacques Barrot, député de la Haute-Loire. En 1974, nommé secrétaire d'Etat au logement dans le gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing, il l'appelle à ses cotés comme attachée parlementaire pour s'occuper de la Haute-Loire. Il devient ministre du commerce et de l'artisanat, elle le suit. En 1995, il est nommé ministre du travail et des affaires sociales. Elle devient son chef de cabinet. La même année, il est élu maire d'Yssingeaux, elle, conseillère municipale puis de la communauté de communes.
En 2000, elle devient conseillère régionale d'Auvergne chargée de l'environnement. Valéry Giscard d'Estaing est président de la région. En 2004 elle est élue conseillère générale du canton d'Yssingeaux.
C'est dire que depuis plus de 35 ans Madeleine Dubois œ,uvre pour son département auquel elle est viscéralement attachée. Son travail la conduit à Paris, elle doit élever seule ses deux filles jumelles. Mais tous les week-ends et à chaque vacances elle est sur ses terres.

Une affaire de fidélité
Son histoire est une grande affaire de fidélité. Fidélité à un homme, Jacques Barrot, et à ses idées de centriste humaniste. Fidélité à ses amis qui sont à ses cotés aujourd'hui. Fidélité surtout à ses racines et à une région pour laquelle elle ferait les pieds au mur. Volontaire, grande bosseuse, elle met toute son énergie en œ,uvre pour sauver des emplois, faire venir de nouvelles activités, débloquer des dossiers.
La vie de cabinet ministériel lui apprend les subtilités des rouages et leviers des décisions de la vie publique. Rapidement, elle se constitue un solide carnet d'adresses qu'elle met au service de son département. Elle apprend à frapper aux bonnes portes quand il s'agit de défendre une bonne cause, de donner un coup de pouce à une personne ou un dossier en difficulté. Faire du développement économique, aider les petites communes trop oubliées, faire en sorte que les jeunes aient envie de rester vivre ici, y trouvent un travail, des loisirs et services modernes et de qualité. Bref, faire entrer ce département rural de plain pied dans le XXIe siècle. Telles sont ses ambitions et la constante de ses batailles.
Faire entrer la Haute-Loire de plain pied dans le XXIe siècle
Sa pugnacité paie. Depuis la venue en Haute-Loire de l'équipe de foot iranienne au moment de la Coupe du monde de football en 1998, jusqu'à la création récente d'un BTS optique. En passant par l'organisation du grand jeu Interville en 1997, les réalisations qu'on doit à son acharnement ne se comptent plus.
Son coup de maître : faire venir à Yssingeaux le célèbre chef cuisinier Alain Ducasse. Avec l'aide du département, il va transformer une école poussiéreuse en Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie installée dans le château entièrement rénové de Montbarnier. Elle accueille chaque année un millier d'étudiants venus du monde entier. Et vient de passer un accord avec une université américaine qui lui envoie des stagiaires d'outre Atlantique. La maison de retraite de Saint Paulien, c'est aussi à sa détermination qu'on la doit.

Et si nombre d'écoles de petites communes sans moyens sont aujourd'hui équipées d'ordinateurs c'est parce qu'elle récupère gratuitement par centaines auprès des entreprises des ordinateurs recyclés.
Il y a ce qui se sait mais aussi ce qu'elle ne dit pas, son jardin secret, lui aussi marqué du sceau de sa générosité. En contact avec la direction de la Daas à Paris, elle a assuré la mise en relation avec des familles qui cherchaient adopter un enfant.
Petits arrangements de basse politique
UMP depuis toujours, Madeleine Dubois se présente aux élections sénatoriales sans l'investiture ni le soutien de son parti. Pour une sombre raison de basse politique politicienne incompréhensible par tout un chacun. Pour spécialistes de petits arrangements entre mécanos de la politique seulement.
C'est donc en femme libre mais seule et sans aucun moyen que la courageuse petite soldate de la Haute-Loire se présente. Non sans encouragements, en particulier de tous ceux pour qui la politique reste une noble tache tournée vers le bien public. Cette conviction forte est son moteur.
Une affaire de femmes

Sa garde rapprochée : sa sœ,ur ainée qui est de tous ses combats et ses deux grandes jumelles de 25 ans toute admiration pour leur mère si combative. Car l'aventure politique de Madeleine c'est aussi une affaire de femmes face a un monde d'hommes où plus on monte dans la hiérarchie plus le machisme s'avère vivace. Autour d'elles, quelques fidèles amis se sont proposés pour faire les enveloppes, coller les étiquettes, organiser la logistique. Une ruche modeste, rieuse et enthousiaste. Rien à voir avec les moyens d'un candidat déjà en place qui se représente. Le pot de terre contre le pot de fer. C'est dur. Mais quand l'un ou l'autre est prêt à craquer, on sort le saucisson sec, le fromage du pays et on sert le 'canon'.
Jeune journaliste chargée des régions à la fin des années 1970, c'est à l'instigation de Madeleine Dubois que je viens à Yssingeaux faire mon premier reportage sur le terrain. Une nouvelle politique d'aménagement du territoire se met en place pour désenclaver la région, la rendre attractive, y développer de nouvelles activités et stopper l'exode rural. Mission en grande partie accomplie.

Aujourd'hui, l'Etat se désengageant de plus en plus, et les procédures devenant d'une extrême complexité, avec un empilement des lieux de décision, canton, commune, communauté de communes, département, région, les collectivités doivent faire preuve d'un savoir-faire d'experts pour trouver des financements.
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