José Valencia sur les planches du Grand théâtre

José Valencia est incontestablement un des meilleurs chanteurs de sa génération. Il est sur la scène du théâtre Bernadette Lafond pour un récital. C'est le jeudi 16 janvier.


José Valencia à Flamenco en France

Souvenez-vous de Joselito de Lebrija, jeune chanteur prometteur. Le guitariste Pedro Bacán, son cousin de Lebrija aujourd'hui disparu et autorité morale du clan gitan des Pinini auquel José est affilié, l'emmène pour ses 16 ans, dans une tournée européenne. Aujourd'hui Joselito a grandi, Joselito est devenu José, a repris son nom de Valencia et il a 39 ans. Il est devenu une « figura » incontestée du « cante jondo » ou chant profond. Il a atteint une maturité, une solidité et une assurance qui font de lui un chanteur recherché par tous les danseurs vedettes. Il accompagne Andres Marin, Pastora Galvan, Joaquin Grilo, Javier Baron, entre autres.
Mais il est aussi le chanteur « pal'ante »(en récital), par excellence. Doté d'une voix puissante, il pourrait se reposer sur l'effet produit. Bien au contraire, il installe un climat d'intimité, de proximité avec le spectateur. Ses concerts sont un moment de grâce absolue. Il aime chanter et donner.

En 2009, José Valencia faisait ses débuts pal'ante au festival de Nîmes, lors d'un concert acoustique mémorable. Dans un lieu solennel et poussiéreux, la salle de la cour d'appel, plus intimidant qu'une église, s'est déroulé un concert comme on en voit rarement dans sa vie. Les gens, massés dans la petite salle, chuchotaient, intimidés par la majesté de l'endroit. Deux chaises vides dans une lumière blafarde. Le concert commence à l'heure. José Valencia et Miguel Iglesias apparaissent détendus. Et d'entrée de jeu une solea pose clairement les enjeux. Le silence est palpable. C'est une plongée en apnée dans des profondeurs rarement atteintes pour les trois cents personnes qui se sont entassées. Nous avons tous conscience que nous vivons un moment historique. Ce moment où le duende est là, palpable.



José Valencia enchaîne avec une malagueña. Nous avions dans l'oreille celle de Terremoto* la veille qui était d'une exécution parfaite et nous avait donné le frisson. Et pourtant, l'interprétation de José Valencia est moins académique, moins stylée, mais vibre d'une force extraordinaire. Elle est plus sauvage, moins apprivoisée. Se succèderont siguirya, cantiña, minera, buleria et en rappel un martinete. Il nous a laissé pantelants, les jambes tremblantes, la gorge sèche d'avoir trop chanté intérieurement, épuisés. Le temps s'est arrêté. Avions nous froid ou chaud, nous ne le savions pas. Une parenthèse magique. Le duende s'est arrêté à Nîmes l'espace d'un moment.

Ce jeudi 16 janvier, José Valencia sera accompagné par son complice de toujours, Juan Requena. Souhaitons que la scène du grand théâtre lui porte chance. Il a la stature, la présence et la voix pour marquer de façon indélébile cette XXVe édition du festival.

* Chanteur de Jerez, aujourd'hui disparu

Jeudi 16 janvier 2014 à 20h. Théâtre Bernadette Lafont.
En seconde partie, le danseur Pepe Torres

Pour en savoir plus sur José Valencia, lire l'excellent entretien réalisé par Murielle Timsit pour Flamenco culture en 2008

- Le XXIVe festival de Nîmes
- Rocío Molina
- Melchora Ortega


- le site du théâtre Bernadette Lafond

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Par Marie Ningres

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