Économie et développement durable… en musique

Forum de Tällberg, vendredi 1er juillet. Le troisième jour est consacré à quatre grands thèmes : technologie, énergie, business et finance

Au Forum de Tällberg, on ne se contente pas de parler, d'écouter et de discuter. Les intermèdes musicaux, musique indienne ou fusion, ponctuent les exposés.

Jeudi soir, c'est un orchestre de violons venu du Dalarna qui a envahi la scène en costume traditionnel, évoquant en musique l'atmosphère unique de cette merveilleuse région et du village qui a donné son nom à la Fondation et au Forum.

Une nouvelle ère commence

La journée de vendredi, troisième jour du Forum était consacrée à quatre grands thèmes : technologie, énergie, business et finance. Sous le grand chapiteau du forum de Tällberg, Johan Rockström qui dirige l'Institut pour l'environnement de Stockholm a commencé en dressant un état des lieux de la planète.

Premier constat, nous sommes entrés à l'ère de l'anthropocène, et la planète est sur le seuil d'une période nouvelle dont nous ne savons rien. Tout risque de changer très vite! Il est temps de travailler avec la nature et non contre elle. Mais en sommes-nous capables ? La nature est surprenante et nous risquons de dépasser des seuils irréversibles et la science ne nous dit pas ce qui se passera.

Comment faire pour que les bientôt 9 milliards d'humains aient un niveau de vie convenable? Prendre exemple sur le Danemark qui est autosuffisant en énergie? Les technologies existent mais on ne s'en sert pas! C'est une constatation qui revient souvent ici.

Muzamel Huq, président de la Grameen Bank est catégorique: au Bangladesh, la moitié de l'électricité produite est pour la capitale! Il est indispensable de penser aussi aux paysans car celui qui ne peut pas sauver les pauvres ne pourra pas non plus sauver les riches.

Est-il encore temps de sauver l'agriculture ?

Les réserves agricoles diminuent, les Chinois viennent d'investir cent milliards de dollars pour acheter les meilleures terres du continent Sub saharien, là où il y a le plus de réserves d'eau et ils y envoient des paysans chinois pour y faire une agriculture intensive qui détruit les sols et pollue l'eau!

Que faire? Le Mali est le seul pays qui ait passé des lois pour se défendre contre ces pratiques. Au Kenya, Charity Kaluki Ngilu, Ministre de l'eau et de l'irrigation parle du ras le bol des paysans kenian qui ont tant de mal à cultiver leurs terres privées d'eau et qui voient le dumping de denrées subventionnées en provenance des pays développés leur faire une concurrence déloyale.

Les distributeurs, les grandes chaînes de supermarchés comme Carrefour ou Wallmart imposent leur lois aux paysans producteurs partout dans le monde. Faut-il une gouvernance internationale?

Le temps presse si l'humanité doit à la fois réduire ses émissions de CO2 et augmenter les rendements agricoles. Et Hans Herren, président du Millenium Institute, une organisation qui promeut un mode de pensée global à long terme demande : «Pourquoi les expériences extrêmement positives des expériences d'agriculture bio ne sont-elles pas reconnues par la FAO et les autres organismes qui gèrent l'agriculture au niveau mondial ?»

À suivre...

Élisabeth Schneiter

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Par Élisabeth Schneiter