Responsabilités familiales : Rôle des entreprises

Quelle est le rôle des entreprises dans l'évolution de la parité femmes hommes en matière de responsabilités familiales ? Réponse de Brigitte Grésy, inspecteure générale des affaires sociales, dans son rapport portant sur 'l'égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités familiales': les entreprises sont un nouvel acteur mais inégalement investi.

Les entreprises : un nouvel acteur mais inégalement investi

1. Une offre non négligeable de mesures en faveur de la parentalité

Des prestations en nature peu développées : des crèches d'entreprises en nombre limité (13 000 places en 2008 et 10 000 places dans le plan de développement de garde d'enfants 2009-2012 ),

Des avantages financiers davantage prisés : compléments d'indemnisation lors du congé de maternité et de paternité (35% des établissements indépendants du secteur privé et 97% pour les entreprises publiques ou nationalisées) , financement de mutuelles (65% des employeurs), chèques- vacances (37%) (Données EFE) ,

Des mesures de flexibilité horaire plus exceptionnelles que régulières :
- des horaires standard pour la moitié des travailleurs, des horaires longs ou atypiques pour un tiers et des horaires variables et imposés pour un salarié sur sept (données EFE) et des ajustements exceptionnels ou d'urgence plutôt que des arrangements quotidiens ,
- une portée limitée des horaires individualisés (14,5% des femmes et 13,5% des hommes en France, 2007) et un faible développement des formules d'aménagement/réduction du temps de travail : (7% des salariés concernés en 2006 pour le compte épargne temps, 38% pour les jours RTT et 7% pour les forfaits en jours) ,

La France se situe au milieu des pays européens pour ce qui est des horaires standards, des horaires décalés ou variables, des comptes d'épargne temps et des aménagements flexibles du temps.

2. De fortes inégalités entre entreprises et entre salariés

Une hétérogénéité des établissements : 50% de minimalistes (aucune mesure de conciliation) et 10% d'activistes (offrant prestations et aménagements d'horaire) (données EFE) ,

Une hétérogénéité des pratiques vis-à-vis des salariés : un clivage entre les salariés soumis à des accords de modulation annuelle du temps de travail, plus contraints dans l'aménagement du temps que les salariés qui bénéficient de forfaits en heures ou en jours, majoritairement des cadres.

Des écarts d'appréciation entre employeurs et salariés : 14% des employeurs déclarent devoir aider absolument les salariés, 62% dans certains cas et 16% seulement disent que ce n'est pas du tout leur rôle (données EFE).

3. Une responsabilité nouvelle qui émerge aujourd'hui

Des impulsions inégales des pouvoirs publics
- Des aides aux entreprises variées et en hausse (CESU et CIF) et un accompagnement via des labels ou des chartes ,
- Mais une offre de modes de garde encore insuffisante, malgré un investissement conséquent (63% des enfants de moins de trois ans passent la majeure partie de la semaine chez leurs parents) et une menace liée au désinvestissement de l'Education nationale pour l'accueil des moins de 3 ans, passé de 35% à 13,6% de la tranche d'âge entre les rentrées 2000 et 2010.

Un nouvel investissement des entreprises en direction des pères

- Des pratiques en hausse au service de la performance : mesures de sensibilisation, information en direction des pères, formation des pères salariés, politique de communication sur la parentalité masculine ,
- Des mesures concrètes : mesures de bonification des congés liés à la naissance au-delà de celles couramment utilisées, avantages accordés en matière de rémunération et de couvertures mutuelles pour les parents qui prennent, chacun pour une durée égale, un congé parental d'éducation , élaboration de chartes pour la maîtrise du temps de travail , développement des réunions à distance par la mobilisation des outils de visioconférence et de conférences téléphoniques , télétravail.




Par Nicole Salez

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