Théâtre en octobre : Berléand, Jugnot, Robin

Momo fait réfléchir, La dame blanche fait frémir, les deux font rire! La saison est lancée avec quelques tops et des bofs. Commençons par deux spectacles qui sont déjà des succès: Momo avec Muriel Robin et François Berléand et La dame Blanche avec Arthur Jugnot. Deux pièces complètement différentes: dans l'une, des vedettes, dans l'autre, une troupe plutôt jeune, mais toutes les deux remplissent leur mission, nous réjouir et même un peu plus, pour Momo. 

muriel Robin brandissant une batte de base-ballet Berléand

Momo au théâtre de Paris, est un régal de drôlerie et d’intelligence avec un zest d’émotion. Une belle pièce de Sébastien Thierry servie par des comédiens épatants. Muriel Robin en tête mais aussi François Berléand en mari dépassé, Nini Lavallée en aveugle revendicatrice et l’auteur lui-même en « fils » à la recherche de ses parents, avec un handicap de la parole.

Mr et Mme Prioux font leurs courses au supermarché (décor inattendu et monumental) quand un homme au langage bizarre pique le caddie. Rentrés à la maison, il découvre les courses et l’homme installé chez eux. Interrogé et même menacé, le « voleur » prétend être leur fils. Problème, les Prioux (avec un x) n’ont pas d’enfant et c’est même cela qui rend madame si acariâtre.

Voir une bonne comédie est toujours un plaisir. On sort plein de gaité, requinqué. Mais si en plus vous trouvez une petite morale, un message intelligent délivré au fur et à mesure de la pièce, le plaisir est plus fort. Momo est une pièce qui fait fi des différences et des liens du sang tant que l’amour est présent.

La dame Blanche au Palais-Royal : thriller et effets spéciaux sur fond de grand guignolade désopilant. Un spectacle pour toute la famille !
Sébastien Azzopardi et Sacha Danino ont écrit un spectacle très bien réalisé, un peu potache où se mêlent fantômes, personnages inquiétants, gendarmes peu scrupuleux et près du bonnet, belle jeune femme et esprits… le spectacle emmené par Arthur Jugnot et une troupe de jeunes comédiens, est aussi dans la salle qui se fait forêt ou squat et où les spectateurs deviennent des manifestants criant « chalutiers en colère », nous sommes en Bretagne ! Tout le monde participe, sursaute, s’exclame aux objets sur scène qui prennent vie et aux rebondissements de l’histoire car il y a une histoire ! Allez-y avec enfants, grands-parents, fantômes, ils apprécieront ! Ca fait du bien de ne pas se prendre la tête. 

Pour Halloween le samedi 31 octobre, c'est le spectacle idéal.  Si vous aimez avoir peur en famille, le Musée Grévin organise du 17 octobre au 1er novembre Le Grand Frisson. En journée des attractions avec des comédiens costumés. Mais pour la première fois des nocturnes à partir de 21h où vous découvrirez le musée à la lampe torche...brrrrr attention des personnages ensanglantés sont sur le chemin...  http://www.grevin-paris.com/fr 

Père à la Comédie Française, de Strindberg.  Pour sa première mise en scène dans la maison de Molière, Arnaud Desplechin a choisi une pièce un peu datée où s’opposent et se combattent une épouse et son mari sur l’éducation de leur fille. La femme, (Anne Kessler) pour aboutir à ses fins, ira jusqu’à faire passer pour fou le père de sa fille en le manipulant lui et son entourage. Elle va instiller le doute dans son esprit qu’il n’est peut-être pas le père de sa fille. Que dire si ce n’est que tout est à sa place, que le jeu magnifique de Michel Vuillermoz vaut le détour à lui tout seul, mais qu’on s’ennuie un peu. On reste indifférent à l’opposition homme-femme, au combat du scientifique contre les croyances…Et de plus je ne sais pas si c’est moi qui entend moins bien ou si les acteurs (notamment Anne Kessler) ne parlent pas assez fort mais franchement (et je n’étais pas toute seule) j’ai tendu l’oreille et je n’ai pas toujours tout saisi. S’il ya un choix à faire, optez pour La Maison de Bernada Alba toujours à la Comédie Française qui est absolument à tomber à tous points de vue.

En bref :

Un avenir radieux théâtre de Paris salle Réjane. Gérald Sibleyras auteur prolifique a écrit une pièce un peu désenchantée et gentillette. Liliane  invite Stéphane pour qu’il vote pour son fils qui passe à une émission style The Voice. Stéphane croit qu’elle le drague à moins que ce ne soit le contraire. Stéphane en fait n’est pas du tout là pour Liliane, mais pour échapper un temps à la police. J’aime bien Isabelle Gélinas mais franchement elle mérite mieux. L’histoire est sans caractère et manque vraiment d’intérêt. Ce n’est pas une vraie comédie non plus…sans plus. Pour un après-midi pluvieux.

La légende du roi Arthur au Palais des Congrès. Ca en jette ! La comédie musicale concoctée par Dove Attia, producteur qui écrit aussi (tant pis) est superbe, brille de tous ses feux, mais là aussi manque de caractère et dans les chansons et dans les chanteurs. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on en prend plein les yeux et qu’on en a pour son argent. Les décors sont grandioses, la mise en scène est réglée au millimètre, les danseurs sont top, les costumes sont splendides, les chanteurs chantent bien… rien à redire au contraire. Mais l’ensemble laisse un peu sur sa faim et manque d’émotion. Je trouve que le spectacle manque de numéros forts d’ensemble chantés en chœur qui fassent vibrer. Et personnellement j’aurais aimé un roi Arthur moins fade. Ne vous inquiétez pas vous pouvez y aller en famille, les enfants adorent et l’enthousiasme d’une salle pleine qui connait bien les airs suffisent à faire passer une bonne soirée. Mention spéciale au frère du roi Arthur qui a la partition la plus sympa, il est là pour faire rire comme le fou du roi et ça marche !

Par Véronique GUICHARD

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