Philibert-Charrin au Château d'Alba la Romaine

Philibert-Charrin (1920-2007) peintre et artiste du collage est de retour au château d’Alba, en Ardèche, jusqu'au 18 septembre.

Exposition des collages de Philibert-Charrin au Château d'Alba

Le château d'Alba

Séduit par le lieu de son vivant, l’artiste y avait exposé pour la première fois en 2001. Au coeur d'une architecture-paysage exceptionnelle, cette exposition posthume rassemble  aujourd'hui plus de 80 œuvres dont certaines jamais montrées. Elle permet au public une immersion dans l'univers  de l'artiste à travers des collages qui font écho à des peintures, dessins et sculptures. 

Entrez dans le château, montez les marches et poussez la porte du château

Vue du Château d'Alba-la-Romaine. Photo CB.

Déambulez de salle en salle...

Vue du Château d'Alba-la-Romaine. Photo CB. 

Cheminez entre  les cimaises et les murs.

Vue du Château d'Alba-la-Romaine. Photo CB.

Philibert-Charrin : son histoire, son oeuvre

D’origine lyonnaise, Philibert-Charrin se fait d’abord connaître en tant qu’humoriste. Puis, il décide de devenir artiste. Dans ce but, après 1945, il part vivre à Paris  pour apprendre à peindre et y retrouve ses amis artistes Cottavoz, Truphémus et Fusaro. Ce quatuor qui s’était rencontré aux Beaux-Arts de Lyon  appartient désormais à l’Ecole de Paris.

Tauromachie, vers 1955 Collage papier cartonné, (50 x 65 cm). Photo CB.

Philibert-Charrin a produit une œuvre différente de ses trois amis, diversifiée et témoignant d’une obstination exemplaire. Il laisse une œuvre avant-gardiste qui entretient des liens avec l’art contemporain en même temps que teintée de charme désuet. C’est là le paradoxe.

 "Paul"Autoportrait , vers 1958, huile sur carton marouflé sur isorel (41 x 24 cm). Photo CB.

Né en 1920 à Montmerle, Philibert-Charrin se fait remarquer en tant qu’artiste à Paris en participant en 1964-65 à l’exposition « 50 ans de collage » présentée au Louvre et à Saint-Etienne. La scène parisienne le baptise en 1968 : « franc tireur du collage ». C'est à travers sa pratique du collage qu'il exerce une sorte de fascination  auprès de ses trois amis et de la critique qui sait pourtant reconnaître ses qualités de peintre classique. Philibert-Charrin  trouve un compromis et baptise ses oeuvres des collages-peinture.

"Abstractio", 1967, collage sur isorel (100 x 64 cm). Photo CB.

Les collages et assemblages animent une foule de personnages insolites: « Brune et Blonde au soleil » 1968 ; « Anna », vers 2000, « Le boucher de Douvaine » en 1967…ainsi qu’un bestiaire où l’oiseau est roi . A cet égard, en 1962, Philibert-Charrin installe une sculpture haute de 12 mètres dans le paysage de Douvaine : " Élagueur au cœur gai " en 1962 qui a engendré une série de sculptures  dites  « ferrailles » dont « Chèvre », "Chien en promenade", « Canard » présentées également dans l’exposition.

"Canard", bronze, 6/8 Barthélémy 2011. ( 320 x 280 x 190 cm). photo CB.

Avant lui, Picasso ou les Pop Artists et Nouveaux Réalistes, ses contemporains puisaient leur matière dans la vie quotidienne concrète. Si des rapprochements et une attitude commune s’avèrent avec ces artistes par rapport à la matière - coupures et images de presse, l’imagerie, photos, tissus, tickets, torchons, clous, objets, outils, dessins d’enfants, feuilles d’arbres, pour ne citer que celles de Philibert-Charrin …-, il s’agit, toujours de découvrir la singularité de chacun.

Quelle est celle de Philibert-Charrin ? Sa rencontre avec Yves Klein en 1956 fut fondatrice. Elle lui permit de trouver ses propres appuis conceptuels . Philibert-Charrin travaille avec des "presques rien", les épargne puis les transpose. A la manière de Dada, Philibert-Charrin invente en 1961 le néologisme : équivaucluse (n.m.), une charade visuelle en photocollage qui doit beaucoup à  la presse  (Equivaucluse N°1).

"Equivaucluse N°1" 1954-1960, équivaucluse sur carton, (65 x 47 cm). photo CB.

Quand Philibert-Charrin peint à l’huile sur toile, souvent de petits formats sur plaque d’isorel, son style est classique. Il peint sur le motif tout comme il dessine d’après modèle. Dans ses collages colorés qu’il nomme ses « peinture-collage », il  spécule entre les matières et unit visuellement les deux techniques, parfois même, les mixte ; il peint son tableau.

Fantassin février 1980, collage sur isorel, (47 x 35 cm). Photo CB.

Cette exposition à ne pas manquer enlumine sur deux étages  ce château  qui à travers le temps est devenu un assemblage-collage architectural  plein d'invention plastique et de classicisme, construit avec des pierres volcaniques et  donnant sur la campagne ardéchoise. Un écrin parfait pour découvrir l'oeuvre de Philibert-Charrin!

Vue du Château d'Alba-la-Romaine. PhotoCB.

A savoir : Programmation musicale du 21 juillet au 25 août 2016. Programme et réservation sur le site chateaudalba.com

Informations pratiques
chateaudalba.com
04 75 52 42 90 / 04 75 52 40 97
Alba-la-Romaine Ardèche, 9 km du Teil sur la route d’Aubenas
Du 26 juin au 18 septembre 2016 de 10h30 à 18h30 tous les jours sauf le lundi.

 

Caroline Benzaria

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