Une autre vision de l'actualité, par DIMITRI

AUTRES VOIX - Beaucoup d'entre vous suivaient les chroniques "second degré" de Dimitri sur les femmes. En ce début d'année, Dimitri revient sur Toutpourlesfemmes avec une chronique totalement différente, qui fait écho à l'actualité de ces 12 derniers mois, avec un message de non résignation et d'espoir. Dites-nous ce que vous en pensez et discutez avec Dimitri !

pensees_positives

Dans l’album « Mélody Nelson » Gainsbourg fredonne,  presque innocemment, à l’oreille de l’irrésistible Melody « Le soleil est rare et le bonheur aussi ». Une ode onirique et érotique soufflée à cette garçonne qui trouvera la mort dans le crash d’un Boeing 707.  La douce sérénade résonne ces derniers temps avec une tonalité prémonitoire toute particulière. Tant le rayonnement de notre modèle occidental semble être contraint à s’infléchir tous les jours un peu plus à cause de la multiplication des crises auxquelles il doit faire face. Celles-ci viennent obscurcir l’avenir de notre modèle tant vanté mettant ainsi à mal notre bonheur quotidien. Et si cela ne suffisait pas, certains de nos « intellectuels » prédisent, à la façon de Nostradamus à son époque, un chaos qui n’aurait rien à envier à la chute de l’Empire Romain. Comme Jacques Attali  par exemple pour ne nommer que lui. Sa prémonition rencontre un tel succès que celui-ci a droit en ce moment même à une exposition au musée du Louvre afin d’illustrer le funeste propos de son livre « Une brève histoire de l’avenir » pour les courageux qui ne l’auraient pas lu. D’autres abordent ces temps agités, et les drames qu’ils entrainent, avec un fatalisme « positiviste » déconcertant, voir enfantin,  y voyant là la destinée de l’homme. Pour Jean d’Ormesson, écrivain du bonheur comme il se définit lui-même, le malheur de l’homme et son bonheur seraient de fait intimement liés. Soyez « gais »  braves gens votre bonheur est le frère siamois de votre malheur ou à défaut celui des autres. Schopenhauer n’en demanderait pas tant.

Face à ces crises, politiques, économiques, sociales, écologiques et sécuritaires, il nous resterait deux alternatives : se mettre sous prozac en attendant une fin du monde annoncée les yeux bouffis rivés sur BFMTV  ou pire s’accrocher, le cœur lourd mais tout sourire, à ce modèle de société qui, il y a 40 ans, a réussi à faire notre bonheur, ou plutôt celui de nos aînés, quitte à nous jeter, dans un élan de nostalgie, dans le précipice. Pour ma part, ces perspectives ne m’excitent pas plus que ça, surtout à un moment au Google nous promet l’immortalité. Vivre jusqu’à plus de 200 ans avec des cellules fraichement renouvelées pour assister fringuant à la déchéance de notre monde contemporain, très peu pour moi. Allez hop, on zappe!

Car s’il ne fait aucun doute que « la vie est une vallée de larmes et aussi une vallée de roses »,  ne pourrions-nous pas essayer de tirer les conséquences de ces catastrophes pour avancer ? Et si les larmes venaient nourrir les roses ? La notion de « crise » ne devrait-elle pas impliquer une idée de changement surtout si elle est profonde et multiple ? Ne pourrait-on pas voir dans ces changements autant d’opportunités ? A l’heure où tous les voyants sont au rouge pourquoi les voix portées par des gens qui proposent d’autres alternatives sont si peu voir pas audibles? Il est vrai qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais elle a au moins le mérite d’annoncer la saison nouvelle. Chaque crise aussi profonde soit-elle est une invitation au mouvement, disons même qu’elle l’induit. A nous d’abandonner le pire pour nous abandonner au meilleur. A moins évidemment que nous souhaitions donner raison aux diseurs de mésaventures.

Chaque mois, j’essaierai de relater ces initiatives et les convictions de ceux qui ne perdent pas espoir. Ceux qui articulent d’une certaine manière, voire d’une manière certaine, le « même pas peur » que nous pouvons lire sur les banderoles affichées place de la République, dans une action quotidienne et dans divers domaines. Ils le font sans angélisme complaisant ni aveuglément coupable. Qu’ils agissent au niveau local, national voir international, ils nous donnent une vraie raison de croire à l’avenir sans nous enfermer dans des schémas parfois désuets et souvent anxiogènes. 

espoir

Je suis certain que vous connaissez Jacques Attali, Jacques Séguéla, Michel Houellebecq, Michel Onfray, Alain Finkielkraut, Eric,Zemmour, Luc Ferry, etc. dont les idées inondent nos médias et qui, pour certains d’entre eux, dénoncent sans rougir la pensée unique qui semble dominer la France.

Mais peut-être connaissez-vous un peu moins : Jeremy Rifkin spécialiste de prospective économique et scientifique ; Julie de Pimodan entrepreneuse qui a développé Fluicity une plate-forme apolitique, de co-construction de l’espace public ;  Bruno Latour sociologue et philosophe ;  Boyan Slat entrepreneur vert de 21 ans qui, avec une première levée de fonds de 2 millions de dollars, a pour ambition de nettoyer nos océans ; Pierre Rabhi agriculteur biologiste fondateur du mouvement Colibri, ou les plus connus Mathieu Ricard docteur en génétique cellulaire, moine bouddhiste et auteur, Justin Trudeau premier ministre canadien, etc.

Car même si nul n’est prophète dans son pays, pour ma part je préfère écouter ceux qui laissent entrer un rayon de soleil, aussi rare soit-il, surtout à un moment de l’histoire où nous sommes « pétrifiés dans nos manteaux d’hiver ».

Par DIMITRI

A voir aussi

Comment expliquer les attentats à son enfant ?

Après les événements effroyables du vendredi 13 novembre, nous sommes en tant que parents, confrontés aux questions de nos enfants. Comment leur expliquer les attentats avec des mots simples, sans amoindrir la réalité et sans leur faire peur ?
Lire la suite

Tags

Ajouter un commentaire