Philista Minjal-Onyango : Maltraitance des enfants

65 ans, née dans un village du Kenya dans une famille de 6 enfants dont 3 seulement ont survécu, Philista Prudence Minjal-Onyango est universitaire, chercheuse responsable du Réseau Africain de Prévention et de Protection des abus et maltraitance sur les enfants (ANPPCAN).



«Enfant j'allais à l'école pieds nus, comme tous les autres enfants. Je n'ai commencé à porter des chaussures que lorsque je suis allée en pensionnat en CM2. Mon père travaillait dans l'armée. Nous n'étions pas pauvres, mais comme tous les enfants se promenaient pieds nus, nous trouvions cela amusant. Nous ne manquions pas de nourriture et étions des enfants heureux. Ma mère était une femme au foyer très chaleureuse, aimable et généreuse. Mes parents étaient chrétiens et nous allons à l'église. Je me suis toujours crue l'égale des hommes , par chance mon frère et mes cousins m'ont toujours aidée dans ce sens. Je n'ai donc pas vécu de discrimination en tant que femme.

J'enseignais à l'université de Nairobi où j'ai également fait des recherches sur le travail des enfants. Les résultats de ces recherches m'ont perturbée, car j'ai découvert que beaucoup d'enfants étaient maltraités, alors j'ai décidé de faire quelque chose, de lutter pour eux. Je me suis intéressée également à la situation des enfants durant les conflits armés , en fait, j'ai réfléchi à toutes les situations où les enfants devenaient des victimes. Cette étude, a renforcé mon amour pour les enfants et m'a poussé à m'engager et à leur consacrer ma vie.



L'ANPPCCAN est une association qui se fait pour protéger les enfants en danger, améliorer leur bien-être et contribuer à leur développement personnel. Nous rêvons d'une société qui respecterait les droits des enfants tels qu'ils ont été définis par la Convention des Nations Unies. L'association a été fondée après la première conférence africaine sur la maltraitance des enfants en 1986. Notre ONG est placée sous l'autorité d'une assemblée panafricaine représentée dans 17 pays d'Afrique et dont le siège se trouve à Nairobi.

Nous rencontrons de nombreuses difficultés.


Parfois mes priorités ne sont pas les mêmes que celles de mes donateurs. Certains essaient de mettre avant leurs propres idées sans nous écouter, alors qu'ils n'ont pas notre expérience. Car les problèmes des enfants dans les pays en voie de développement sont multiples.
Beaucoup de gouvernements dans ces pays n'ont pas les bonnes priorités, pour eux ce ne sont pas toujours les intérêts des enfants qui priment. Ce qui peut être très frustrant, car les gouvernements sont nos principaux interlocuteurs. En fait, il faut bien le dire, la plupart des gouvernements en Afrique ne se préoccupent que d'intérêts politiques. Parfois nous devons nous battre plus pour survivre que pour défendre les intérêts publics... malheureusement, les enfants et les femmes arrivent en dernier dans l'intérêt de nos gouvernements.»


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