Ntombi Nkosi : Combat pour la liberté

Née au Swaziland, dernière monarchie absolue d'Afrique, Ntombi Nkosi a été élevée en Afrique du Sud. Présidente de la Ligue féminine du Congrès National de Libération Nqwane (NNLC), parti d'opposition du Swaziland, elle se bat dans ce pays où les femmes n'ont aucun droit.



«Au Swaziland, il n'y a pas de liberté de réunion, pas de liberté d'expression. C'est pire pour les femmes. Bien qu'elles aient le droit de vote, elles ne sont pas libres. Elles ne peuvent même pas se vêtir ou se tenir comme il leur plaît. Cela change un peu dans les villes. Mais à la campagne, quand par exemple, une femme adresse la parole à quelqu'un, elle doit s'asseoir en signe de respect. Un homme peut rester debout.

La coutume veut aussi qu'une veuve porte le deuil de son mari et n'ait plus de contact avec l'extérieur pendant 2 ans, afin de ne pas faire porter l'ombre de la mort sur son entourage. Il lui est donc impossible de travailler pour assurer sa subsistance et celle de ses enfants. Ce n'est pas sans conséquence dans un pays où 65% de la population vit avec moins d'un dollar par jour et qui détient le taux de VIH-Sida le plus élevé du monde (près de 40%).
Je me bats pour le droit des femmes à vivre comme des être humains à part entière. Je pense qu'elles doivent détenir de réels pouvoirs économiques, sociaux et politiques. Mais pour cela, il faut les éduquer, les informer. Encore trop de filles quittent l'école à 16 ans pour se marier.


Des femmes refusent de m'écouter. Elles ont peur. Je parle à celles qui le veulent bien. Certaines comprennent, dit Ntombi, mère de 2 fils, 2 fois grand-mère et dont le mari, James, “a aussi fini par comprendre” . Car rien ne semble pouvoir décourager cette femme, pas même les manœ,uvres d'intimidation. Dès qu'il y a une réunion chez moi, les policiers sont là, dans la rue. Ils me surveillent. Ils m'ont parfois demandé de les suivre au poste. J'ai toujours refusé, mais ils ne m'ont jamais arrêtée. Pas encore !».


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